A la veille de la rentrée scolaire, prévue pour le 11 septembre prochain, deux syndicats du secteur de l'éducation nationale, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), ont affiché leur colère quant aux promesses non tenues du ministère de l'Education nationale concernant leurs revendications portant sur le dossier des œuvres sociales, le régime indemnitaire, le statut particulier des travailleurs de l'éducation, la médecine du travail, le logement, la retraite et les indemnités de zone et d'excellence. S'agissant de l'argent des œuvres sociales, les deux syndicats sont revenus hier, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'Unpef, sur l'accord conclu avec le ministre de tutelle et non concrétisé jusqu'à ce jour. «Lors de la rencontre avec le ministre de l'Education, il a été convenu la promulgation d'un nouvel arrêté qui abroge l'arrêté 158/94 et détermine le nouveau mode de gestion des œuvres sociales, et ce, avant le 30 avril 2011. Un engagement non respecté à ce jour», explique M. Nouar, porte-parole du Cnapest. Celui-ci rappelle qu'il était aussi question de la préservation du principe de solidarité et d'élection, excluant de fait les syndicats de toute gestion dans le but de protéger celle-ci des velléités d'instrumentalisation politique ou politicienne. Or, observe M. Nouar, l'espoir de la communauté éducative a été annihilé par la directive n°667 signée par le département de Benbouzid dans laquelle ce dernier se distingue par une nouvelle approche qui vient totalement désavouer aussi bien le contenu de la correspondance du Premier ministre que les engagements pris par le ministre de l'Education nationale. Directive annonçant la suppression pure et simple des commissions de wilaya et nationale des œuvres sociales du secteur de l'éducation. «Ce revirement spectaculaire et surprenant induirait, s'il venait à être définitivement adopté par la tutelle, l'émiettement de l'argent des œuvres sociales, mettra un terme à la solidarité qui doit être la finalité même de l'existence des œuvres sociales et évacuera tout droit de regard sur la gestion antérieure communément connue et rendue célèbre par les malversations et autres dilapidations en raison de l'absence totale de transparence», note le porte-parole du Cnapest. Pour ce qui est de l'annonce de l'installation d'une commission mixte, composée des représentants des ministères du Travail, de l'Education nationale, des Finances et des délégués de l'UGTA, celle-ci est accueillie, d'après les syndicats, par les travailleurs comme une tentative de faire diversion, «car en plus de la marginalisation des syndicats autonomes, elle se trouve dépourvue de toute prérogative pour entamer la récupération de l'argent et des biens des œuvres sociales et devrait, de ce fait, être instituée au moins par décret exécutif afin de lui conférer un pouvoir décisionnel», notent les intervenants. Du côté du département de Benbouzid, les responsables défendent leur travail. «Nous avons respecté la revendication des syndicats, en récupérant la gestion des œuvres sociales de l'UGTA. Aujourd'hui, ce sont les ayants droit qui géreront leur argent et sa destinée. Rien n'empêche les établissements de s'entendre sur un projet qu'ils mettent à l'aide de l'argent des œuvres sociales», précise M. Khaldi, secrétaire général du ministère. Mieux encore, pour notre interlocuteur, le ministère n'a rien proposé. «Dans tous les secteurs, l'argent des œuvres sociales est géré par une commission élue par les fonctionnaires selon un décret ministériel. La même procédure est aujourd'hui appliquée au niveau du secteur de l'éducation. Une commission élue par les fonctionnaires se chargera de la répartition équitable des œuvres sociales», fera remarquer M. Khaldi, qui précise qu'il s'agit là d'une première étape et d'un acquis pour les travailleurs, car l'argent des œuvres sociales n'appartient plus au syndicat, mais aux fonctionnaires. Les deux syndicats font porter au ministère de l'Education nationale l'entière responsabilité des conséquences qui pourraient en découler de ces pratiques qui, selon eux, «n'honorent en rien l'administration de notre pays et qui ne feraient que déboucher sur des actions de protestation dont personne ne pourra prévoir la durée et encore moins l'ampleur».