L'année scolaire qui s'ouvre officiellement aujourd'hui se présente sous les auspices de la protestation. En tous cas, les syndicats autonomes entendent donner de la voix pour signifier qu'ils ne sont pas près de se taire à propos de leurs revendications. Hier, c'est le Cnapest qui a rendu public un communiqué dans lequel il appelle à une journée de protestation le 5 octobre prochain, date qui correspond à la Journée de l'enseignant. Le syndicat, présidé par Larbi Nouar, va organiser en cette journée un arrêt de cours. La décision a été prise au terme du Conseil national réuni en cession ordinaire, le 9 septembre, précise le communiqué. A travers cette journée de protestation, ce syndicat veut juste alerter la tutelle, car «dans le cas où les choses ne bougeraient pas, l'année 2009/2010 sera une année de protestation et non d'enseignement» menace-t-il dans son communiqué. Pourquoi une journée de protestation, la rentrée à peine entamée ? Il s'agit pour le CNAPEST de dénoncer ce qu'il qualifie de «tergiversations» du ministre de l'Education par rapport à «l'urgence» de la négociation. Négociation sur le régime indemnitaire, les œuvres sociales et la médecine du travail. Le syndicat de Larbi Nouar évoque aussi la cherté de la vie et l'effondrement du pouvoir d'achat de l'enseignant, pour insister sur l'urgence de la négociation. Dans son communiqué, le Cnapest rappelle au passage le contenu du PV qui avait sanctionné la réunion du 25 décembre 2008 et portant sur les professeurs d'enseignement technique et des professeurs ingénieurs dont le classement au niveau de la nouvelle grille salariale, après adoption du statut particulier de l'enseignant, est contesté. Le communiqué du Cnapest revient aussi sur la symbolique de la Journée de l'enseignant pour expliquer qu'elle vise «à attirer l'attention sur les difficultés rencontrées par cet enseignant dans l'exercice de son métier». Le seuil d'alarme est atteint, selon le communiqué du CNAPEST «car la situation de cette frange de la population est très inquiétante et se dégrade de jour en jour». Par ailleurs, le CNAPEST convie les enseignants du secondaire et technique à tenir des assemblées générales pour faire des propositions d'actions au Conseil national qui se réunira le 9 octobre prochain. Il faut noter que l'appel du CANAPEST intervient après celui de l'UNPEF et du CLA qui avaient tous les deux appelé à boycotter la rentrée scolaire. Le ministre de l'Education qui connaît bien les capacités d'action et de mobilisation des syndicats autonomes cherche à calmer le jeu en insistant sur sa «disponibilité au dialogue avec le partenaire syndical». Tout comme il a rappelé que des rencontres sont programmées dans les jours qui viennent sur le régime indemnitaire. Mais force est de constater que les choses risquent de s'éterniser compte tenu des prétentions des uns et des limites des autres. «Le régime indemnitaire ne dépend pas seulement du bon vouloir du ministère de l'Education», expliquait Boubekeur Khaldi, le directeur du cabinet qui cherche ainsi à refiler la patate chaude de ce dossier à la chefferie du Gouvernement et à la direction de la Fonction publique.