Au terme d'une réunion tenue mercredi à la salle omnisport d'El Madania et animée par le délégué et coordinateur des comités de quartier, les citoyens de Diar Echems ont mis fin au mouvement de protestation et entrepris de rouvrir l'avenue menant vers Bir Mourad Raïs. «La réunion a eu des effets persuasifs sur quelques locataires qui ont changé d'avis en acceptant de se rendre à Birtouta», a affirmé un délégué qui relève que «tous les locataires concernés par le relogement à Birtouta, ont le droit d'exprimer leurs opinions et ont la latitude de refuser ou d'accepter». Cela dit, ce délégué affirme que «le nombre de personnes qui campent sur leur décision et refusent d'emménager, sont amoindries», précisant que «les menaces masquées proférées par le wali y sont pour beaucoup dans ce revirement.» Par ailleurs, il faut rappeler que le wali délégué a clairement affirmé que «le site ne sera pas changé et que les bénéficiaires n'obtiendront pas d'autres logements que ceux qui leur ont été attribués dans le cadre de cette opération de relogement». De leur côté, les résidents concernés mais récalcitrants vis-à-vis de cette opération et de la décision prise par le wali délégué, «entendent demeurer sur les lieux» mais redoutent «de faire l'objet de pression de diverses natures». «Le nombre de personnes qui ont refusé diminue et j'ai peur que les autorités procèdent à la coupure du courant électrique, de l'eau et du gaz afin de persuader les résidents de quitter les lieux», lance un vieil homme qui refuse de quitter son appartement spacieux pour «un logement F3 exigü qui ne pourra pas contenir sa famille nombreuse». La même position a été adoptée par bon nombre personnes. «En menaçant les citoyens, le wali a semé la discorde entre les résidents dont quelques-uns ont cédé, mais nous ne céderons pas», affirment avec force des jeunes disposés à encourir et à subir toute pression «pour préserver leur dignité». Ils précisent que «les logements que nous avons visités sont indignes d'être habités par des personnes évoluant au niveau social auquel appartiennent les locataires de Diar Echems car on sera contraints de dépenser beaucoup d'argent pour la réfection de ces logements, endommagés par le séisme de 2003 et classés inhabitables par les organismes de contrôle relevant du département de l'habitat». Toutefois, il est attendu que l'opération de déménagement commence aujourd'hui pour les personnes ayant accepté. Pour le reste, la situation est en stand-by.