Une grande tension règne à Ouargla où de violentes manifestations déclenchées jeudi se sont soldées par la brûlure d'un jeune chômeur. Le comité national de défense des droits des chômeurs prépare activement un sit-in prévu pour la fin de ce mois devant la présidence de la République. Plusieurs quartiers de la ville de Ouargla, notamment Sidi Otba, ont connu jeudi de violents affrontements entre les jeunes chômeurs et les forces antiémeutes. Selon Tahar Belabbès, porte-parole du Comité national des droits des chômeurs, les manifestations ont été «encore une fois causées par les errements des responsables locaux de l'emploi». En effet, selon lui, les manifestants ont protesté contre la non-publication de la liste des bénéficiaires d'emploi. Les responsables locaux de l'Anem sont également désignés du doigt ainsi que la commission d'enquête dépêchée par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. La victime des manifestations, un jeune chômeur a, selon notre interlocuteur, reçu une bombe lacrymogène lancée par les forces antiémeutes dépêchées en nombre pour disperser les manifestants. Elle était brûlée au niveau de la poitrine et des jambes, a affirmé notre interlocuteur, précisant que le jeune chômeur en possession d'une bouteille d'essence avait l'intention de s'immoler par le feu. La victime est toutefois «hors de danger», explique Tahar Belabbès qui rappelle la détermination du comité dont il est le porte-parole à aller jusqu'au bout malgré «les obstacles et les intimidations». Il nous révèlera dans la foulée qu'actuellement, le comité prépare activement un sit-in devant la présidence de la République. «Nous organisons actuellement des réunions avec les délégués des wilayas», nous a-t-il déclaré. M. Belabbès rappellera dans ce sillage «les blocages» au niveau du ministère du Travail «qui nous accuse de faire de la politique» et les différents rassemblements empêchés par les forces de l'ordre «sur ordre du ministre de l'Intérieur qui nous demande de nous structurer sous sa coupe». «Mais nous refusons l'agrément restrictif de l'Intérieur», a-t-il précisé. Interrogé sur la date du sit-in prévu devant la Présidence, notre interlocuteur affirmera qu'il aura lieu «au courant de ce mois». Le dossier de l'emploi à Ouargla demeure toujours un casse-tête chinois pour les autorités aussi bien locales que centrales. Malgré une commission d'enquête pour faire la lumière sur de nombreux dépassements, envoyée par le ministère du Travail, rien n'est encore réglé. Pour M. Madani Madani de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), «c'est une commission de complaisance dont les membres qui touchent 6000 DA par jour ne font absolument rien».