Le verdict est tombé hier dans l'affaire des deux jeunes chômeurs de Ouargla qui ont tenté de mettre fin à leurs jours en s'immolant par le feu. Le tribunal de la même ville a prononcé une lourde peine de 3 ans de prison ferme à l'encontre des deux jeunes accusés de tentative d'incendie. Des rassemblements sont prévus le 25 septembre dans 17 wilayas pour dénoncer les harcèlements judiciaires et les arrestations dont sont victimes les membres du Comité pour la défense des droits des chômeurs. La condamnation de Adel Aldjia et Hamza Ziouane, tous deux membres du Comité national pour la défense des droits des chômeurs, «est un message des pouvoirs publics à tout jeune chômeur qui essayera de protester», dénoncera Tahar Belabbes, porte-parole du comité, dans une déclaration au Temps d'Algérie. Arrêtés il y a 6 mois lors d'une manifestation de chômeurs à Ouargla, les deux jeunes ont été accusés de tentative d'incendie. Notre interlocuteur rappellera à cet effet que contrairement aux griefs retenus contre eux, les deux chômeurs, parce qu'ils activent au sein du comité, ont été sévèrement sanctionnés. «Ils n'avaient nullement l'intention d'incendier un centre d'entraînement de la DGSN, mais menaçaient tout simplement de s'immoler par le feu, bien loin du lieu», a-t-il dit, tout en rappelant les pressions et autres intimidations subies par les membres du comité pour la défense des droits des chômeurs. «Le représentant du comité à Skikda, Lamri Ryad, ainsi que Trira Fouad qui viennent tout juste d'être libérés ont été condamné à 3 mois de prison avec sursis pour destruction de biens publics. Notre représentant à Médéa a quant à lui été condamné à 3 mois de prison avec sursis et une amende de 20 000 DA pour incitation à attroupement interdit», explique Tahar Belabbes qualifiant ces «intimidations» d'aberrantes. Il annoncera dans la foulée la tenue le 25 septembre de rassemblements synchronisés dans 17 wilayas où active le comité «afin de dénoncer les harcèlements judiciaires et les arrestations arbitraires de nos représentants». Le comité a, rappelle-t-on, annoncé dimanche la tenue d'un sit-in devant la présidence de la République, le 9 octobre. Les échos qui nous parviennent de Ouargla ne sont guère rassurants. Des chômeurs que nous avons contactés confirment la tension grandissante qui y règne. Ils ont même affirmé hier soir que des émeutes allaient éclater «d'un moment à l'autre».