Le Premier ministre égyptien, Essam Charaf, a déclaré jeudi que le traité de paix signé avec Israël en 1979, après plusieurs jours de négociations secrètes à Camp David, n'était pas «sacré». Le document, premier traité ratifié entre l'Etat hébreu et un pays arabe, «peut toujours être sujet à discussion quand il s'agit de servir les intérêts de la région et la cause d'une paix juste», a expliqué le Premier ministre égyptien en entrevue sur les ondes d'une chaîne turque. Nous pourrions y apporter des modifications si nécessaire», a-t-il ajouté. Ces déclarations surviennent dans un contexte où les relations entre l'Egypte et Israël sont tendues. L'ambassade d'Israël au Caire a été attaquée la semaine dernière lors d'une manifestation violente. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait cherché à minimiser la portée de cette attaque, réaffirmant son engagement «à préserver la paix avec l'Egypte, ce qui est dans l'intérêt de l'Egypte et d'Israël». Plusieurs des militants qui ont provoqué en février la chute d'Hosni Moubarak réclament une révision du traité de paix signé avec Israël. Le mouvement des Frères musulmans a lui aussi déclaré vouloir une révision de ce traité, sans aller jusqu'à réclamer sa rupture. De son côté, l'armée égyptienne aujourd'hui au pouvoir a affirmé à maintes reprises son attachement aux pactes internationaux conclus par le passé.