Les opérateurs économiques affiliés à la Confédération des industriels et producteurs nationaux (Cipa) ont exprimé hier leur position quant à la tenue de la prochaine tripartite, prévue le 29 septembre. Ces chefs d'entreprise ne s'opposent pas à l'amélioration du pouvoir d'achat et à la valorisation des pensions et retraites. Ils soutiennent le retrait de l'IRG sur les salaires. Ils interpellent l'administration à mettre en place et à appliquer les meilleures mesures et les mécanismes fermes sur l'importation de tout produit fini destiné à la revente en l'état. A l'issue de la réunion de son conseil national tenu samedi, les opérateurs de la Cipa ont débattu de la situation de l'économie nationale et du tissu industriel et productif privé confrontés à plusieurs difficultés. Le débat a été houleux et les opérateurs économiques se sont interrogés sur l'utilité de la participation à la tripartite lorsque les décisions ne sont pas appliquées et les préoccupations des professionnels ne sont pas prises en charge. Certains opérateurs ont demandé le boycott de ce rendez-vous. «Les griefs des membres de la Cipa ont porté sur l'absence de vision et de stratégie économique, la non-exécution des réformes annoncées depuis plusieurs années pour la PME-PMI», précise un communiqué de presse transmis hier à notre rédaction. Les opérateurs ont cité l'exemple du rééchelonnement de la dette du secteur privé en difficulté, décision prise lors de la tripartite de mai 2011, mais toujours pas réglé en raison de l'absence de concertation et de consultation des partenaires sociaux. Ils se disent désemparés face à l'invasion de l'économie de bazar, l'ampleur de l'informel et de l'importation, et la contrefaçon qui se sont substitués à une véritable économie nationale de production. Outre l'environnement défavorable à l'épanouissement de l'entreprise, les opérateurs de la Cipa alertent sur les charges fiscales et bureaucratiques. «L'entreprise de production est noyée sous l'emprise d'une bureaucratie omniprésente, plus de fiscalités et de parafiscalités pénalisantes et paralysantes. Le laxisme au niveau du contrôle des importations des biens de consommations se fait au détriment de la création de postes d'emploi et de la production nationale», ont-ils souligné. Cette réunion a été clôturée en laissant plusieurs interrogations en suspens. «Que veut faire l'Etat ? Quel est l'avenir de cet appareil de production ? Quel est le choix stratégique ? Y a-t-il une vision ?» résume le communiqué de la Cipa. Les opérateurs ont appelé à la sauvegarde de l'outil de production nationale et du capital industriel national privé et l'urgence de sa mise en route avec un appui de mise à niveau financière, technologique et managériale. Ils estiment que c'est la seule solution qui permettra la création de postes d'emploi aux jeunes diplômés et mettra fin à la situation de l'importation du chômage et l'exportation de l'emploi.