Très attendue, la tripartite, qui aura lieu demain et après demain, à la résidence d'Etat El-Mithak, entre le gouvernement, le patronat et l'UGTA, se tient, faut-il le dire, dans une conjoncture très difficile, marquée, notamment, par les différents débrayages enregistrés dans les deux secteurs stratégiques, à savoir, l'enseignement et la santé. Si, la plupart des syndicats ont observés " une pause " dans leurs mouvement de grève, c'est qu'ils misent beaucoup sur cette tripartite, même si elle se tient sans eux. Réunis, hier, à Alger, le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a décidé de suspendre son mouvement de grève jusqu'au 27 décembre pour permettre aux élèves de reprendre leurs cours du premier trimestre et passer leurs examens. Le Snapest a quand à lui a opté pour un arrêt définitif après trois semaines de débrayage. Le secteur de la santé, a, de son coté, choisi les jours de grève, soit trois jours de chaque semaine, pendant un mois. A vrai dire, les syndicats autonome veulent permettre au gouvernement de répondre favorablement à leurs revendications. La réforme de la gestion des oeuvres sociales, la mise en place d'une véritable médecine du travail et également la revalorisation de l'enseignement technique et des professeurs du technique sont mises en avant. Le Snapest milite, quand à lui, pour que les enseignants des régions du sud bénéficient de certaines primes, pour une retraite après 25 ans de service, et pour une revalorisation du SNMG à 30 000 DA. Sur ce dernier point, les syndicats autonomes risquent d'être déçus. L'augmentation du SNMG ne devrait pas dépasser les 3 000 dinars pour atteindre 18 000 dinars. En contre partie, la tripartite traitera les dossiers des mutuelles et de l'évaluation du pacte économique et social. Pour de nombreux experts qui se sont exprimé à plusieurs reprises sur le sujet, le SNMG n'aura une incidence positive sur le pouvoir d'achat des algériens que s'il est fixé à 25.000 dinars. De son coté, le patronat est resté toujours réservé sur la hausse des salaires. Pour Habib Youssefi, président de la Confédération générale des opérateurs économiques algériens (CGOEA), il faut faire la différence entre l'augmentation du SNMG, qui est un engagement du président de la République, et celle des salaires. " La hausse des salaires est une autre paire de manche. Cela dépend de la viabilité de l'entreprise qui évolue dans un contexte actuel pollué sur le plan économique ", a-t-il dit il y a quelques semaines. A noter qu'en dehors de la délégation du gouvernement qui sera dirigée par le Premier ministre et l' UGTA, la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprises (SEVE), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), l'Union des entrepreneurs publics (UNEP) et une délégation des Sociétés de gestion des participations de l'Etat, prendront part également à cette rencontre. Adnane Cherih