Me Sellini, poursuivi par Me Boudiaf Mustapha pour suspension arbitraire à son encontre, et ce, sans tenir compte du refus de validation de la part des membres du conseil de l'Ordre des avocats, ne s'est pas présenté hier devant le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs. La plainte introduite en référé par Me Boudiaf vise à obliger le bâtonnier à exécuter la main levée relative à cette suspension. Il est à indiquer, selon des sources avérées, que le bâtonnier fait l'objet de plusieurs plaintes de la part d'une multitude d'avocats qui lui reprochent «d'abuser de son pouvoir et de verser dans des affaires de corruption». Il est à préciser que Me Boudiaf Mustapha a été suspendu d'une «curieuse manière par le bâtonnier, le 25 avril dernier». Curieuse manière sous-entend que «le bâtonnier d'Alger, en décidant de suspendre Me Boudiaf, n'a pas tenu compte de l'article 46 du règlement intérieur de la profession d'avocat». Pire encore, il aurait «instruit les magistrats par une correspondance ne comportant pas la validation du conseil de l'Ordre des avocats». Cette attitude est qualifiée «d'abus de pouvoir» de la part de Me Boudiaf de même que par bon nombre d'avocats dont certains membres du conseil qui adoptent une position quelque peu funambule. Cette suspension découle d'un conflit entre Me Boudiaf et une cliente, Chaouia Chahrazad, qui prétendait être «une représentante d'un émir, Chayaâ Ben Ahmed, de Qatar», à propos des honoraires (nous y reviendrons plus en détails dans les prochaines éditions) et sur laquelle «le bâtonnier a pris le parti de la cliente sachant, documents en main, que j'avais entièrement raison», affirme Me Boudiaf. A propos de cette affaire et se voyant dénigré, Me Boudiaf a adressé plusieurs plaintes, reprochant au bâtonnier «de verser, entre autres, dans la corruption, d'user et d'abuser de son pouvoir et de son statut, de trafic d'influence etc.» En effet, et aux fins d'interpeller les hautes instances judiciaires ainsi que les hauts responsables de l'Etat sur les «manœuvres fallacieuses opérées par Me Sellini», Me Boudiaf a adressé des plaintes respectivement au ministre de la Justice, au secrétaire général et au procureur général de la cour d'Alger, au président de la République ainsi qu'au bâtonnier national. Il est à signaler que le bâtonnier d'Alger, à l'origine du mouvement de protestation concernant le nouveau statut, a été fustigé par bon nombre d'avocats dont certains ont fait l'objet de sanctions arbitraires pour leurs positions. Ces derniers ont entrepris des actions à son encontre pour dénoncer «sa gestion en vase clos, son abus d'autorité et ses récurrentes transgressions des textes et lois régissant la profession». Contacté pour connaître son avis sur cette affaire, le bâtonnier national, Me Lenouar indique «ne point connaître les tenants et aboutissants de cette affaire» et promet de «nous révéler son avis dans quelques jours, après avoir étudié la question et pris connaissance des documents». Pour l'heure, il est à signaler que d'autres avocats entendent entreprendre des actions autrement plus importantes et n'écartent pas «les poursuites pénales voire judiciaires à l'encontre du bâtonnier d'Alger». Une affaire qui promet bien des rebondissements.