Après une accalmie de plus de quatre mois, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) revient à la charge et menace de reprendre le mouvement de protestation. La décision d'aller vers une grève ou non sera prise lors du conseil national du syndicat, prévu pour la fin du mois en cours. Ce rendez-vous donnera suite aux assemblées régionales qui se tiennent actuellement dans les établissements hospitaliers et qui sont dictés dans le but de connaître l'opinion de la base. Le Dr Mohamed Yousfi, président du syndicat, a précisé, dans une conférence de presse organisée hier au niveau du siège de l'organisation syndicale, qu'un mécontentement général est ressenti chez la corporation, à cause de la non-application de l'accord signé le 20 mai 2011 avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Le statut particulier adopté est loin des accords conclus avec le ministère. En dehors de l'application du régime indemnitaire, il ne ressort aucune avancée concrète sur les différents points de l'accord», a affirmé le conférencier. Il s'agit, selon les explications du Dr Yousfi, de plusieurs dossiers qui restent en suspend, notamment l'amendement du statut particulier, l'organisation du premier concours de passage au grade de principal, ainsi que la mise en conformité de la prime d'intéressement avec les trois grades. Rappelant les conditions de travail dégradantes des praticiens spécialistes, il a souligné que cette situation a poussé plus de 2000 spécialistes à quitter le secteur public, dont 15% d'entre eux cumulent 10 ans d'expérience au minimum. Et d'ajouter : «Aujourd'hui, le secteur public compte seulement 8000 spécialistes, dont 5% ont une expérience de 20 ans.» Le syndicat s'est dit outré par les agissements de la tutelle, qui ne respecte pas ses engagements. Après une coupure des négociations entre les deux parties, le syndicat a été destinataire le 15 septembre d'un courrier émanant du ministère, l'invitant à prendre part aux comités installés pour négocier les revendications du syndicat. Le Dr Yousfi a déclaré que cette invitation ne sera pas prise en considération par son syndicat, qui annoncera prochainement de nouvelles décisions. A rappeler que le secteur de la santé publique a été ébranlé l'année dernière par plusieurs grèves déclenchées par les syndicats autonomes du secteur, notamment les médecins résidents qui ont battu tous les records, en faisant une année blanche. Suspendu durant la période estivale, le mouvement risque de nouveau de paralyser les hôpitaux. A quand la stabilité pour la corporation ?