Les pots-de-vin, détournements d'argent public et abus de pouvoir sont les délits de corruption les plus répandus en Algérie, en particulier dans le secteur public, a déclaré jeudi un haut responsable du ministère de la Justice algérien. "En 2010, les tribunaux algériens ont rendu 948 jugements sur des affaires de corruption et 1.354 personnes ont été reconnues coupables", a déclaré le responsable de la lutte anti-corruption au ministère de la Justice, Mokhtar Akhadari. Mais ces chiffres sont sous-évalués et la majorité des affaires ne sont jamais dénoncées, a-t-il indiqué lors d'une journée d'information sur la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption. En Algérie, placée par Transparency Internationalen 105e position sur 170 en 2010, les mairies et wilayas (préfectures) sont les plus gangrenées par ce phénomène et viennent ensuite les bureaux de poste et les banques, a précisé M. Akhadari. De source judiciaire, on indique qu'il est difficile, sauf en cas de flagrant délit, de prouver des crimes de corruption. L'Algérie a signé la convention des Nations Unies sur la corruption et introduit dans sa législation en 2000 l'enrichissement illicite. Les peines encourues peuvent aller jusqu'à 40 ans de prison, la saisie de tous les biens y compris des descendants directs ou indirects. Dans certains cas, les personnes condamnées peuvent être privées de leurs droits civiques. Le ministre de la Justice Tayeb Belaiz a appelé la société civile à "participer à la lutte contre la corruption sous toutes ses formes", en marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale L'Algérie a mis en place des mécanismes pour parfaire sa traque de la corruption, a indiqué M. Belaiz, notamment par la formation à l'étranger de magistrats spécialisés.