Les mesures de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ont été toutes appliquées, d'où la nécessité de prendre "des mesures complémentaires" concernant les catégories victimes de la tragédie nationale, a indiqué jeudi le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini. Lors d'une rencontre sur le bilan de six années de réconciliation nationale, M. Ksentini a estimé que la Charte avait atteint tous ses objectifs et qu'il était nécessaire de prendre des mesures complémentaires au profit des catégories victimes de la tragédie nationale et "qui n'ont pas été citées dans la Charte". Selon M. Ksentini, parmi les catégories qu'il convient d'indemniser, figurent les personnes qui ont été emprisonnées puis relaxées sans procès ainsi que les personnes qui ont subi des pertes matérielles (économiques) durant cette période. Il a indiqué dans le même contexte que la prise de mesures complémentaires relevait des seules prérogatives du président de la République. A propos des résultats réalisés par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Me Ksentini a souligné que cette Charte a été un "succès" au regard des réalisations accomplies grâce à "des solutions algéro-algériennes sans le recours à l'intervention d'une tierce partie". Il a indiqué que la plus importante de ces réalisations était la restauration de la paix civile affirmant, à cet effet, qu'en dépit de la promulgation de la Charte, les services de la Sûreté nationale n'ont jamais cessé la lutte anti-terroriste. A une question sur les propos qui lui ont été attribués par certains titres de la presse nationale concernant "une imminente amnistie générale", M. Ksentini a démenti avoir fait de telles déclarations, soulignant que "l'amnistie générale est une décision politique et relève des seules prérogatives du président de la République".