Vision n L'élaboration du rapport final sur l'application de la charte pour la paix constitue une nécessité pour l'évaluation des résultats du projet. «Les nouvelles victimes du terrorisme, qui se sont malheureusement ajoutées depuis la promulgation de la Charte, en septembre 2005, doivent être indemnisées au même titre que toutes les victimes de la tragédie nationale», a affirmé, hier, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de la protection et de la promotion des droits de l'homme (Cncppdh), lors de son passage à l'émission «En toute franchise» de la Chaîne III de la Radio nationale. Commentant les récents attentats terroristes commis à Alger, il a estimé qu'ils étaient «l'œuvre de personnes désespérées et à bout de souffle qui essaient de compromettre l'aboutissement de la réconciliation nationale». En dépit des «contraintes d'ordre bureaucratique qui sont à l'origine du retard accusé dans sa mise en application», M. Ksentini a estimé que la charte pour la paix et la réconciliation nationale a atteint ses objectifs notamment en matière d'indemnisation des victimes de la tragédie nationale et la réintégration des personnes licenciées de leur poste de travail pour leurs positions politiques. L'invité de la chaîne III a, toutefois, regretté que le rapport final sur son application n'ait pas encore été publié, souhaitant que cela «se fasse le plus rapidement possible pour savoir où nous en sommes par rapport aux objectifs tracés au départ». Donnant son opinion sur le retour en politique des anciens responsables du parti dissous, il a rappelé que «la Charte l'interdit formellement», tout en confirmant le fait d'avoir rencontré Rabah Kebir, l'ex-dirigeant du parti dissous avec lequel il avait abordé «plusieurs sujets sauf celui portant sur la création d'un parti politique». A une question sur les anciens «détenus administratifs» dans les camps au Sahara, dans les années 1990, il a indiqué qu'ils «avaient droit à l'indemnisation» et assuré que la Cncppdh a «transmis leurs doléances sur cette affaire à qui de droit». Abordant la question des personnes portées disparues durant la dernière décennie, le président de la Cncppdh a insisté sur le droit de leur famille à «connaître la vérité, même de façon globale, car il est difficile de préciser le sort de chacun d'eux», ajoutant que l'identification des personnes enterrées sous X sera faite par l'Etat. «Notre pays s'est dotée récemment de moyens techniques modernes (analyse de l'ADN) pour le faire». Sur un autre chapitre, le conférencier a insisté sur la nécessité de l'abolition de la peine de mort qui relève, selon lui, d'un autre âge et qui doit être remplacée par des peines de réclusion.