Plusieurs membres du Conseil de sécurité et la Russie s'opposent à toute résolution prévoyant des sanctions contre le gouvernement syrien, selon l'ambassadeur russe, Vitali Tchourkine. «Oui, nous sommes contre et nous ne sommes pas les seuls à adopter cette position», a précisé le diplomate russe. «Nous avons eu une bonne discussion, mais on verra bien si ses résultats seront reflétés dans un nouveau projet de résolution. Nous verrons si le résultat reflète les efforts que nous avons déployés afin de parvenir à un accord», a-t-il déclaré. Craignant la réédition du scénario libyen, la Russie s'oppose à toute résolution prévoyant des sanctions contre le gouvernement syrien. Bien que le projet déposé par des pays européens ne mentionne qu'une «menace de sanctions»envers le régime, la Russie et plusieurs autres membres du Conseil de sécurité s'y opposent. Cette opposition freine le Conseil de sécurité des Nations unies à parvenir à un accord sur un projet de résolution destiné à mettre fin à la répression en Syrie, selon des ambassadeurs auprès de l'ONU. Un nouveau texte sur ce dossier devait être déposé hier, selon l'ambassadeur permanent de l'Inde auprès de l'Organisation Hardeep Singh Puri. 17 tués dont 10 militaires à Homs Sept civils ont été tués, dont deux enfants, dans le gouvernorat de Homs lors de perquisitions menées par les forces de sécurité dans cette région du centre de la Syrie, a rapporté vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). A Homs, un civil a été tué dans le quartier de Khaldiya à l'aube, hier, quelques temps après la mort de quatre autres civils, dont une fillette, tués jeudi soir par des tirs des forces de sécurité qui menaient des perquisitions dans cette ville située à 160 km au nord de Damas. Une forte explosion a été entendue dans la nuit dans le quartier de Ghouta où les forces de sécurité ont tiré en direction des maisons, selon l'OSDH. «Les tirs se sont poursuivis jusqu'à l'aube.» Deux autres civils ont été tués jeudi soir dans la ville de Rastane, au nord de Homs. L'OSDH a en outre indiqué que «des personnes grièvement blessées à Rastane n'avaient pu recevoir des soins en raison de la poursuite des opérations militaires» dans la ville. Selon les militants, des affrontements violents opposent depuis mardi l'armée syrienne et des déserteurs à Rastane. Pour sa part, l'agence de presse a annoncé la mort de dix militaires et membres des forces de l'ordre, tués «par les tirs de groupes terroristes armés» dans la région de Homs. A Damas, des tirs de balles ont été entendus dans le quartier de Qaboune à Damas, selon les comités locaux de coordination. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont à nouveau descendus vendredi dans les rues en Syrie pour réclamer le départ du président Bachar al Assad, ont rapporté des opposants au régime. Sur des images diffusées par des habitants, on peut voir notamment la foule rassemblée à Homs, dans le quartier de Khalidiya, scander «la Syrie veut la liberté». Des opposants ont signalé des attaques contre des barrages de l'armée dans la ville voisine de Talbiseh. Ils ont déclaré que des combats se poursuivaient à Rastan, un peu plus au nord, entre des déserteurs de l'armée et les forces du régime. La Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime de Bachar al-Assad. Les troubles ont débuté à Deraa (sud) avant de s'étendre à d'autres villes. Selon les données de l'ONU, la répression de la révolte populaire par les forces de sécurité aurait fait plus de 2.700 morts. Pour sa part, Damas dément ce chiffre et affirme que près de 700 militaires et policiers ont été tués par des «éléments terroristes armés» et évalue à 1.400 le nombre des victimes des deux côtés.