Le discours du secrétaire général du FLN à l'occasion de l'ouverture de l'université d'été, hier à Zeralda, a tourné autour des mécanismes nécessaires à même de promouvoir une meilleure politique de décentralisation en Algérie, tout en ne confondant pas celle-ci avec la régionalisation. «L'amélioration de la décentralisation dans les politiques publiques de l'Etat et son application est considérée comme un outil complémentaire avec la greffe qualitative de la décentralisation auprès des collectivités locales». Tel est le slogan sous lequel s'est déroulée l'université d'été du parti du Front de libération nationale (FLN). D'emblée, Abdelaziz Belkhadem, inaugurant les travaux, dira que «la réforme essentielle reste la décentralisation». Pour lui, ce concept doit répondre à deux nécessités, à savoir «l'allégement de la gestion sur le centre et l'encouragement des administrateurs locaux», au moment où deux lois concernant la décentralisation sont en train d'être mises en valeur : le code communal promulgué en avril dernier et le code de wilaya qui interviendra dans un proche avenir. Pour M. Belkhadem «l'un des aspects négatifs qui doit être combattu dans l'avenir reste la transmission des problèmes vers les localités à partir du centre» ; tout en précisant que «chaque nation amène sa propre politique dans la conception du système à mettre en œuvre, au FLN on appelle d'ores et déjà à la nécessité de s'ouvrir sur autrui». Par ailleurs, et abordant le contexte des réformes politiques, le SG du FLN dira : «Nous n'avons pas peur des réformes ; ce qui émane du peuple revient au peuple, selon des règles justes. Au milieu de tout çela, le FLN reste le véhicule d'une charge importante et d'une responsabilité inouïe qui émane de sa représentativité dans le processus historique de la nation algérienne… Aujourd'hui les données ont changé dans le monde, il faut s'y adapter. Il est temps d'extraire les résultats en valorisant les aspects positifs et en effaçant les négativités». «C'est un défi à trois inconnues» Ceci restera un grand défi à trois ramifications, dira M. Belkhadem. «Premièrement, l'aptitude du pouvoir central à répondre par la vitesse nécessaire aux besoins du citoyen, en deuxième lieu, la prédisposition du système électoral à faire ressortir de bons gestionnaires légitimes à même de gérer les collectivités locales, troisièmement l'aptitude de la collectivité locale à garantir l'intégration sociale». Par ailleurs, M. Belkhadem a mis l'accent sur les dérapages qui peuvent émaner d'une mauvaise interprétation du concept de la décentralisation. «Il ne faut pas confondre décentralisation et régionalisation», a-t-il affirmé. En définitive, l'orateur a appelé le peuple algérien à la mobilisation. «Il faut que l'on fasse plus d'efforts et que l'on accumule davantage de richesses. Ce qui ne peut se faire qu'à la sueur du front.» Tout en encourageant les militants de son parti à s'y appliquer, le SG du FLN a exhorté militants et élus à se mobiliser pour que les réformes politiques initiées par le président de la République soient menées à bien, en élargissant la participation populaire dans la prise de décisions politiques. Pour rappel, il y a lieu de signaler que l'université d'été du FLN qui a accusé vingt jours de retard et qui a changé de domiciliation à la dernière minute pour des raisons techniques a vu, durant les journées d'hier et d'avant-hier, la projection de plusieurs conférences relatives au thème de la décentralisation. La tenue de cette manifestation à Annaba les 7, 8 et 9 septembre a été compromise par l'annonce du ministère de l'Enseignement supérieur interdisant la tenue de toute manifestation au sein de l'enceinte universitaire.