«J'ai lu dans certains journaux, que je parcours en diagonale parce que je n'ai pas le temps, qu'il y aurait un projet d'amnistie générale, c'est faux sur toute la ligne et je le démens le plus solennellement du monde.» Ces propos sont du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a catégoriquement nié toute intention des pouvoirs publics d'aller vers un projet d'amnistie générale devant notamment bénéficier aux terroristes. Lors d'un point de presse qu'il a animé à l'issue de la tripartite, qui s'est tenue à la résidence El Mithak à Alger, le chef de l'Exécutif a ainsi tenu à mettre fin aux rumeurs distillées notamment par certains responsables islamistes au sujet d'un projet d'amnistie générale qui serait en préparation. Ce n'est pas la première fois que des assertions complètement infondées se rapportent à l'idée de décréter une amnistie générale. En mai dernier, Ouyahia s'est vu également dans l'obligation de démentir la même rumeur. Le Premier ministre a, par ailleurs, exclu toute possibilité du retour de l'ex-FIS sur la scène politique. Il rappelle en sens que «l'article 26 du décret d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale exclut le retour en politique de ces figures anciennes (ndlr, les militants de l'ex-FIS)». Il poursuit en mettant l'accent sur le fait que le dossier de ce parti dissous est définitivement clos. D'autre part, le Premier ministre, qui a été interpellé au sujet de la recrudescence des attentats terroristes ayant marqué le dernier Ramadhan, s'est abstenu de parler d'échec du plan sécuritaire mis en place, notamment pendant cette période. Le plan en question ne réussira à 100%, selon Ouyahia, que «lorsque nous parviendrons à éradiquer le terrorisme de manière définitive», ajoutant : «Tant que le terrorisme n'a pas été complètement anéanti, le plan sécuritaire, bien qu'il progresse et apporte ses fruits, n'a pas encore atteint la perfection.» Sur un autre volet, le conférencier a rappelé le caractère inadmissible des récentes déclarations faites par Aïcha Kadhafi, fille du guide libyen déchu. «Ce comportement est inadmissible et nous ne pouvons tolérer qu'il se répète», a-t-il dit, rappelant l'accueil fraternel réservé par l'Algérie aux membres de la famille Kadhafi.
Les syndicats ne sont pas ignorés Le Premier ministre a, par ailleurs, indiqué que l'absence des syndicats autonomes aux travaux de la dernière tripartite (gouvernement-syndicat-patronat) consacrée au secteur social ne signifie nullement que le gouvernement ne les reconnaissait pas. Si la participation à ce sommet s'est limitée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), «il ne faut nullement en déduire que les syndicats autonomes ne sont pas reconnus ou qu'ils sont ignorés», a-t-il déclaré. Il expliquera que ces syndicats étaient actuellement en négociations dans leurs secteurs d'activité, soulignant qu'«avec le temps, on finira par connaître le poids de chaque syndicat et sa véritable représentativité». Il a précisé qu'il y a des chefs de syndicats autonomes qui «ne travaillent même pas dans le secteur d'activité du syndicat». «Le jour viendra où ces syndicats cesseront leur parade et nous trouverons une solution pour dialoguer avec eux», a-t-il ajouté, précisant que 25 syndicats activaient au sein des entreprises de la Fonction publique et environ 10 au niveau de la seule compagnie aérienne publique.