Les droits socioprofessionnels des repentis seront restitués, selon lui. «Je n'ai contracté de deal avec aucune partie dans le cadre de la réconciliation nationale. Des voix se sont élevées pour parler de piège ou de ruse. Je dis au peuple qu'il n'y a ni accord préalable ni piège, mais seulement un projet qui aspire au retour progressif de la paix en Algérie.» Une déclaration signée par le président de la République lors de son meeting au stade Boumerzag à Chlef. «S'il était dans mon intention de tromper le peuple j'aurais proposé directement l'amnistie générale, avec une question précise: êtes-vous pour ou contre cette démarche?» Le président s'est dit convaincu qu'il aurait certainement bénéficié de l'appui du peuple, «mais, souligne-t-il, j'ai préféré présenter une charte avec des volets bien déterminés et extrêmement précis parce que je suis convaincu que peu de gens peuvent saisir les retombées juridique et politique de l'amnistie générale». Autrement dit, le recours à la réconciliation, qui constitue «la première partie» de la solution définitive, est en soi «la preuve tangible des bonnes intentions du pouvoir». Bouteflika argumente cette position en rappelant que le Parlement algérien a voté, avec une majorité absolue, le programme du gouvernement, lequel document contient le projet de réconciliation nationale. Il conforte encore plus sa position en réitérant à qui veut l'entendre, qu'il bénéficie de l'appui de 85% des Algériens «ce qui me conférait le droit de légiférer sans passer par un référendum». Mais à qui s'adressait le président hier? Difficile de désigner une partie précise. Mais en peut d'ores et déjà noter que des ex-chefs terroristes, mécontents des dispositifs de la charte avaient laissé entendre que l'exclusion définitive du FIS de la scène politique et le résultat des pressions exercé sur le président par des cercles au pouvoir, citant l' aile laïque Le président a, par ailleurs, répété hier que le projet «n'arrange pas les affaires de ceux qui pratiquent le business politique et ceux qui ont usurpé le pouvoir».Outre les critiques de l'opposition, Bouteflika a révélé «qu'effectivement, la réconciliation dérange des gens au sein du pouvoir» , au nom de «l'impunité.» A ces derniers, le président affirme «qu'il n'y aura pas d'amnistie générale». Et aux deux parties qui font front à son projet, il lance: «Nous ne sommes pas avec ceux qui politisent l'islam, ni avec les laïcs. Nous sommes tout simplement des musulmans. Et la charte propose des solutions globales à la tragédie nationale» Le président a reconnu officiellement l'existence de moult défaillances dans l'application des dispositifs de la loi sur la concorde civile initiée en 1999. considérant l'Etat comme le premier responsable, il a rassuré que ses lacunes seront rattrapées dans le cadre de la nouvelle charte pour la paix. «Les droits socioprofessionnels des repentis doivent être restitués». C'est ainsi que Bouteflika a tendu la main aux terroristes qui sont dans le maquis en leur promettant une prise en charge globale de leurs problèmes, notamment en ce qui concerne l'emploi: «Ces derniers doivent absolument regagner leur postes d'emploi» Afin d'éviter «les erreurs» du passé, l'orateur a estimé que «nous devons codifier la prise en charge du terrorisme». Néanmoins la concorde civile a permis, outre le rétablissement progressif de la sécurité dans le pays, «la mise en place d'un programme sanctionné par la concrétisation de 20% des réalisations de l'Algérie en 40 ans». Par ailleurs le chef de l'Etat a insisté sur le fait que la priorité sera donnée aux victimes du terrorisme, sans toutefois ignorer les familles des terroristes. «Ces dernières ne peuvent être rendues responsables pour des crimes qu'elles n'ont pas commis». «L'enfant du terroriste est avant tout un Algérien. Tous ses droit sont garantis» Devant une dizaine de milliers de personnes des cinq wilayas, Chlef, Tissemsilt, Aïn Defla, Médéa, Relizane, Tiaret, Bouteflika a évoqué aussi le cas des militant du FIS dissous qui sont à l'étranger, en précisant que «je m'engage à trouver la solution adéquate pour leur réintégration dans la société à condition qu'il ne soient pas impliqués pour viol, participation à des tueries collectives ou la pose d'explosifs dans les lieux publics». Et si la réconciliation ne constitue que la première partie de la solution, le président tranquillise les «uns et les autres » sur le fait que le retour à la situation des années 90 est complètement écarté. «Peut-on imaginer le président américain, George Bush revenir à l´avant 11 septembre 2001, et le Premier ministre britannique, Tony Blair à la période d´avant les attentats de Londres et l´Espagne à celle d´avant les attentats de Madrid?» s'est-il interrogé. «Tous les masques sont tombés, a-t-il martelé. Le chemin et bien tracé pour ceux qui veulent le bien pour le pays». L'itinéraire bien sûr est celui de la réconciliation nationale. Si le président se dit prêt à accepter le verdict du peuple le 29 septembre, il ne cache pas son souhait d'avoir une adhésion massive. «Tant qu'il y aura un seul terroriste dans le pays, nous serons toujours préoccupés par la sécurité du peuple algérien et de ses biens» Evoquant le rôle de la région durant la guerre de Libération nationale, le président Bouteflika a mis en exergue les « grands efforts » qu´elle a consentis pour combattre le colonialisme. Le président, qui a répété à maintes reprises qu'il n'y aura pas d'amnistie générale pour les harkis, a affirmé jeudi que leurs fils «ne sont pas responsables des actes commis par leurs pères». «S´ils veulent être des Algériens à part entière, ils n´ont qu´à prouver leur bonne volonté à servir leur pays» Louant les mérites de tous les héros de la région, qui se sont sacrifiés pour que l´Algérie reste debout, le président de la République s´est dit convaincu quant à la possibilité de «tourner les pages noires de notre histoire», d´autant plus, a-t-il expliqué que «notre mal est interne, entre Algériens».Même s´il y a des parties extérieures qui veulent s´immiscer dans nos affaires.