Après un mois de combats acharnés, la ville de Syrte, haut bastion des forces loyalistes, était en passe de tomber hier entre les mains des forces du Conseil national territorial (CNT), l'ex-rébellion. Mardi, Moustapha Abdeljalil, le président du CNT, s'est rendu sur place pour saluer les combattants qui luttent pour en finir avec les dernières poches de résistance du Guide libyen. Tous attendent la chute de Syrte pour proclamer la «libération totale» de la Libye, ouvrant la voie à la formation d'un gouvernement chargé de gérer la période de transition jusqu'à la tenue d'élections générales. Gianpaolo Di Paola, amiral et plus haut responsable militaire de l'Otan, a déclaré que «la chute de Syrte sera un moment clé» du conflit. Venus de l'Est, les combattants du CNT avaient pris à mardi à la mi-journée le contrôle du QG de la police, dans le centre de la ville. Un symbole. La police, elle, a fui. C'est l'état-major pro-CNT pour le front Est qui en a profité pour s'installer sur le toit. Les combattants ont saccagé et déchiré les portraits de Mouammar Kadhafi, qui serait en fuite dans le désert, plus au sud. La guerre civile a déjà fait plus de 25 000 morts Toujours mardi, il ne restait plus que deux kilomètres carrés à prendre pour libérer totalement la ville, assuraient des responsables de la rébellion. Les combats se poursuivaient hier. Si une certaine euphorie semble palpable, avec les klaxons, tirs en l'air des combattants, elle peut rapidement retomber. Un homme s'est écroulé, tué accidentellement par une balle de sa propre arme. On dénombre également plus de 70 morts et des centaines de blessés côté CNT depuis vendredi. De plus, les tireurs embusqués posent problème, et les familles craignent de quitter leurs maisons. Des convois réguliers escortent femmes, enfants et personnes âgées en dehors de la zone des combats. Enfin, toujours selon le CNT, la guerre civile a coûté la vie à plus de 25 000 personnes. Le président du CNT en visite à Syrte Le président du Conseil national de Transition (CNT) libyen Mustafa Abdel-Jalil s'est rendu mardi à Syrte, où il est resté pendant deux heures au moment où les combats entre les forces du CNT et les pro-Kadhafistes se poursuivaient toujours. S'adressant à quelque 200 combattants du CNT qu'il a appelés «frères révolutionnaires» en dehors du centre de conférence Ouagadougou gravement endommagé, M. Jalil a exprimé le «soutien de tous les membres» du CNT. Le centre, situé au centre-ville de Syrte, vient d'être placé sous contrôle des forces du CNT suite à de violents combats. Il faut encore deux jours pour que les forces prennent le contrôle complet de Syrte, a indiqué M. Jalil à des journalistes sur place. Les forces du CNT ont déclaré mardi avoir saisi le quartier général de la police à Syrte, et se sont dit sûrs que le fils de Kadhafi, Mo'tassim, se cachait dans la ville.