Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de son mouvement à Chéraga (Alger), Djamel Saâdi, le secrétaire général du mouvement Sahwa, a déclaré que sa faction «est une opposition à l'intérieur du parti du Front de libération nationale (FLN), mais qui peut devenir un parti politique si le parti n'est pas remis sur les rails». Et d'ajouter : «Les élus du FLN se contentent de travailler pour leurs propres intérêts. Le parti a dévié des principes de novembre 1954 et les militants du parti ne sont actuellement que des matérialistes. Or, la matière ne construit pas des Etats forts de leurs institutions». Il critiquera aussi la manière avec laquelle s'est déroulé le 9e Congrès du parti. «Il faut que le congrès soit refait en 24 heures, puisque ce 9e congrès a permis l'investissement du parti par des hommes d'affaires qui ne cherchent que leurs intérêts matériels, d'où la chasse aux vrais militants, sachant qu'actuellement, quelque 4 millions (80%) des fidèles militants du parti se retrouvent hors du FLN». Questionné sur la relation de son mouvement avec le mouvement de redressement et d'authentification (MRA), Djamel Saâdi déclare qu' «une grande différence existe entre les deux mouvements. Nous, nous voulons changer le parti de l'intérieur alors qu'eux ne cherchent que le départ de Abdelaziz Belkhadem, alors qu'aujourd'hui, il y a 6000 Belkhadem au FLN. Le problème réside ailleurs». Par ailleurs, l'orateur n'a pas manqué de relever le soutien de l'actuelle direction du parti au président de la République en disant : «Bouteflika est capable. Il n'a besoin du soutien d'aucune partie.» Concernant la relation du parti avec le FLN, elle a été décriée par le conférencier qui dira qu' «en principe elle ne doit pas exister». Quant aux élections à venir, Djamel Saâdi dira : «Si nous arrivons à un consensus, c'est bon. Dans le cas contraire, notre mouvement se transformera en parti politique», avant de conclure : «Nous sommes contre les détournements et le pouvoir. Nous militons pour la réhabilitation du parti pour construire un Etat». C'est ainsi que cette troisième voie qui veut se frayer un chemin dans la maison FLN commence à faire du bruit. Le mouvement s'inscrit, selon M. Saâdi, dans une option «pacifique» de changement. Le mouvement «amorce une opposition interne et non déployée sur la place publique», développe son meneur. Le mouvement se démarque ainsi de l'aile des redresseurs, car jugeant que l'objectif ne doit pas être uniquement le changement des hommes actuellement à la tête du parti par d'autres recrutés toujours dans la vieille garde, mais d'insuffler une autre composante, jeune, compétente et ayant une autre culture.