Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès a déclaré, dimanche à Alger, que les problèmes «dont souffre le secteur de la santé ne datent pas d'aujourd'hui mais remontent à 24 ans». Le secteur a connu «une dégradation» notamment durant les années de terrorisme où «plusieurs professeurs et médecins ont été assassinés», a souligné le ministre qui répondait aux préoccupations des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) à l'issue de l'examen du projet de loi de finances 2012 lors d'une séance plénière présidée par M. Abdelaziz Ziari, président de l'APN. Dans ce contexte, M. Ould Abbès a affirmé avoir été désigné à la tête du secteur «non pas pour gérer la crise mais pour régler les problèmes qui se posent» soulignant que «la santé est l'affaire de tous». Après avoir rappelé que son secteur occupait la troisième place en matière de recrutement de la main d'œuvre après les secteurs de l'Education et de l'Intérieur, le ministre a tenu à préciser qu'il avait trouvé le secteur de la santé «en effervescence en raison de plusieurs mouvements de grèves» ce qui l'a amené à «engager un dialogue et des négociations qui ont débouché sur la promulgation de 16 statuts et 21 régimes indemnitaires en vue de stabiliser le secteur». Le ministre a passé en revue les problèmes qui entravent le bon fonctionnement des services de la santé publique dont les pannes de nombre d'appareils médicaux et la surcharge des salles d'accouchement. Concernant les réalisations du secteur en 2010, le représentant du gouvernement a rappelé l'affectation de 1966 nouveaux spécialistes de la santé publique dans différentes régions au niveau des hauts plateaux et du Sud précisant que des logements de fonction leur ont été garantis. Il a également évoqué les difficultés entravant une meilleure prise en charge des cancéreux dont le manque d'appareils de radiothérapie ajoutant que les hôpitaux seront prochainement dotés de plusieurs appareils de radiothérapie. Au volet médicaments, le ministre a reconnu sa responsabilité concernant «le retard enregistré quant à la définition du programme d'importation des médicaments» imputant cela aux pratiques de certains importateurs qui «gonflent leurs factures». «Le programme sera défini avant le 15 novembre prochain», a-t-il affirmé. M. Ould Abbès s'est dit déterminé à baisser la facture d'importation de médicaments estimée à 2,5 milliards de dollars précisant que son annonce de hisser à 70% le taux de production nationale de médicaments «a touché de grands intérêts, d'autant que cinq importateurs enregistrent d'importants bénéfices».