Un vibrant hommage a été rendu durant la journée d'hier à la première victime de l'intégrisme en Algérie, Kamel Amzal, par l'association qui porte son nom et les habitants de son village natal, Tiferdoud, commune d'Abi Youcef, daïra de Aïn El hammam. Tous les 2 novembre, l'ensemble des habitants de Tiferdoud concoctent un riche programme culturel pour rendre hommage à ce militant infatigable de la cause amazighe. Il a été assassiné, pour rappel, à l'arme blanche à l'université de Ben Aknoun d'Alger, où il était étudiant, par des islamistes intégristes le 2 novembre 1982. Dès les premières lueurs de la journée d'hier, une foule nombreuse s'est rendue au village Tiferdoud pour assister aux activités culturelles préparées à cette occasion. Des conférences ont été organisées par des militants de la cause amazighe et les anciens camarades de combats de Kamel Amzal. «Il était l'un des militants les plus actifs et et les plus convaincus du combat qu'il menait sans relâche. Il était aussi un brillant étudiant estimé par tout le monde ; malheureusement, il a été assassiné par des islamistes intégristes pour la simple raison qu'il ne partageait pas leur idéologie», nous dira avec émotion un habitant du village Tiferdoud qui a fréquenté la victime. Une gerbe de fleurs a été déposée sur la tombe de la victime au cimetière du village, en présence de maire d'Abi Youcef et de nombreux militants de la démocratie et de la cause amazighe, venus des quatre coins de Kabylie. Des anciens étudiants qui ont fréquenté Kamel Amzal de son vivant ont pris la parole pour retracer le combat noble pour la reconnaissance de l'amazighité en Algérie que Kamel menait. «Chaque année, nous rendons hommage à Kamel, mais cette année, nous avons remarqué la présence de nombreuses associations qui ont participé à cette cérémonie et à la forte présence des jeunes, dont la plupart ne dépassent pas les 20 ans», nous a déclaré un membre de l'association Kamel Amzal, Bellil Djamel.