Le président du MSP, Bouguerra Soltani, s'en prend au secrétaire général du FLN. Il ne le nomme pas bien sûr, mais il veut que ça se sache. Il lui est donc «tombé dessus», de façon à ce que tout le monde, le président de la république en tête, comprenne exactement de qui il parlait. On n'a pas besoin de savoir ce que précisément M. Soltani reproche à M. Belkhadem, mais il le lui… reproche ! Et il s'est mis d'emblée dans la posture du «frère» fouettard : «je ne suis pas du tout satisfait de la conduite du processus de réformes», a-t-il dit. Après le patron du FLN qui s'est carrément déclaré «solution» en revendiquant la paternité des réformes, quand beaucoup pensent qu'il est le problème, voilà le leader du MSP qui accapare sans crier gare le statut de contrôleur politique et moral de leur conduite ! Pour ce faire, M. Soltani n'est pas allé chercher très loin les raisons de son «insatisfaction» : «La conduite des réformes ne répond pas aux aspirations du président de la république» ! On s'attendait à ce que le président du MSP nous dise à quel niveau et sur quelles questions les réformes sont mal conduites et par qui. On attendait aussi de lui qu'il formule ses différences avec le FLN. Ce ne sont pas les sujets de divergence qui doivent lui manquer. Le mode de scrutin, la loi sur les partis, les quotas des femmes dans les assemblées élues entre autres sont aussi de questions sur lesquelles les deux partis peuvent s'affronter. Mais en homme «pratique», M. Soltani a pris le grand raccourci pour aller à… l'essentiel : «celui qui affirme pouvoir gouverner le pays tout seul est un menteur. L'Algérie est trop grande pour un seul parti !» Voilà, M. Blkhadem a cru devoir nous rappeler que le FLN était «prêt à gouverner le pays» et Soltani a cru devoir lui «répondre». En dehors de la virulence des termes dont il a usé envers son «allié», ce qui est nouveau, le président du MSP est resté dans l'«argumentaire» traditionnel : fait de tout sauf de… la politique ! La situation du pays et le contexte général nécessiteraient une large coalition politique pour mener les prochaines échéances ? Non, Belkhadem veut – ou croit pouvoir – gouverner tout seul. Impossible, lui répond Soltani. Et c'est en termes de «superficie» et de «poids» qu'il explique la difficulté pour un parti de gouverner seul ! Ne cherchez pas d'arguments politiques, il n'y en a ni dans l'action, dans la réaction. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir