Des rumeurs ont circulé ces derniers jours sur l'agrément de cinq ou six nouveaux partis politiques avant le mois de décembre prochain, en tenant compte de l'avènement de la nouvelle loi sur les partis actuellement en projet à l'assemblée populaire nationale (APN). Mohamed Zerrouki, patron du front national pour la liberté (FNL), qui a déposé le dossier d'agrément de son parti en septembre dernier, nous dira que les demandes d'agrément des nouveaux partis doivent s'accommoder de la nouvelle loi sur les partis en étude à l'APN. L'article de la nouvelle loi stipule que «les membres fondateurs d'un parti doivent compter une proportion représentative de femmes». Ainsi, et selon le ministre de l'intérieur Daho Ould Kablia, seuls cinq ou six nouveaux partis, qui ont adapté leurs dossiers d'agrément à la nouvelle loi, seront agréés. «C'est de la diversion, c'est de l'intox, c'est invraisemblable, il ne faut pas y croire», concédera sur la question l'ancien chef du gouvernement Sid Ahmed Ghozali, qui attend depuis onze ans l'agrément de son parti, le front démocratique (FD), avant d'ajouter : «Comment croire qu'un pouvoir politique qui a violé la loi pendant 20 ans fera une ouverture politique par une nouvelle loi, alors que la loi existe… Alors ça m'étonne que mon parti qui est interdit depuis onze ans soit agréé maintenant. c'est de l'intox». «On espère que les choses s'officialiseront» Pour sa part, le secrétaire général du parti pour la justice et la liberté (PLJ) reste très optimiste quant à l'aboutissement de son agrément déposé auprès des services du ministère de l'intérieur depuis plus de trois ans déjà. A cette enseigne, Mohamed Saïd nous dira qu'«il n'y a rien de nouveau par rapport à l'agrément des nouveaux partis pour l'instant». pour ce qui est de la procédure un peu lente, notre interlocuteur trouvera que «c'est tout à fait normal et ça va de soi». «Le PLJ remplit les conditions d'agrément que ce soit à travers l'ancienne loi ou la nouvelle…on ne fait qu'attendre notre agrément, et la lenteur de la procédure administrative est un fait normal», précisera-t-il. Pour sa part, Amara Benyounès nous a paru très optimiste quant à un meilleur aboutissement de la question dans le proche avenir. Son parti, l'union démocratique républicaine (UDR) risque de voir le jour incessamment suite à sept années d'attente. «Il n'y a aucune communication officielle par rapport à notre agrément, mais apparemment, il y a un consensus d'agrément de quatre nouvelles formations politiques… et si l'article 87 reste inchangé, nous sommes partis pour être agré»s parmi les premiers», dira le patron de l'UDR, qui ne manquera pas de dire qu'il est d'ores et déjà partant pour les nouvelles législatives qui se dérouleront dans cinq ou six mois. Le fondateur du front pour la jeunesse et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, nous indiquera que «les rumeurs, nous les avons entendues et réentendues, mais il reste que rien d'officiel n'existe encore ; on espère que les choses s'officialisent dans les plus brefs délais». Quant aux retards observés sur la question, M. Djaballah dira que «le tâtonnement ne travaille pas en faveur des réformes, et on aurait aimé que les partis soient agréés au fur et à mesure selon les lois en vigueur, et les nouvelles lois doivent concerner normalement seulement les partis qui viendront après la consécration de cette nouvelle loi de laquelle les partis devront s'accommoder».