«Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) dénonce avec fermeté l'agression physique contre un enseignant du lycée Benothmane à Oran, perpétré jeudi par un élève de 1re année secondaire», a indiqué, hier, Bachir Hakem, le porte-parole de cette organisation syndicale des enseignants du cycle secondaire. Jeudi, un enseignant du lycée Benothmane, situé à El-Othmania (ex-Maraval) a été agressé physiquement en classe par un de ses élèves. L'incident qui a mis en émoi ses collègues de travail lui a causé une incapacité de travail d'une dizaine de jours, ont indiqué des sources concordantes. Sitôt alertés, ses collègues ont observé un arrêt de travail de deux heures et annoncé qu'ils restaient mobilisés pour donner d'autres suites à leur mouvement de protestation. «Les agressions contre les enseignants se sont multipliées ces dernières années et leurs auteurs ne sont pas poursuivis devant la justice. On se limite à des exclusions, parfois temporaires sans plus ; mais pour cette fois nous sommes décidés à agir pour que l'auteur de ce geste réponde de son acte devant la justice», diront les enseignants de ce lycée qui comptent solliciter leurs collègues des autres établissements du secondaire pour une action concertée dans les prochains jours. Pour le Conseil des lycées d'Algérie, les ingrédients pour l'exacerbation de l'insécurité dans les établissements éducatifs sont présents. «Nous avons alerté les responsables de la tutelle sur les risques de la surpopulation des classes et sur le manque d'agents (adjoints d'éducation), chargés d'assurer la discipline et la sécurité dans les établissements. Nos différents appels pour une réelle prise en charge de ces préoccupations sont restés sans écho et l'incident du lycée Benothmane est là pour confirmer qu'un véritable malaise existe dans les établissements d'enseignement secondaire», affirme Bachir Hakem. Pour lui, le lycée Benothmane fait face à une véritable situation de laisser-aller. L'établissement a fonctionné des années sans surveillant général. Depuis le départ à la retraite de son surveillant général, nous avons sollicité l'affectation d'un nouveau qui n'a pris ses fonctions que cette année, ce n'est pas normal, affirme M. Hakem. Un enseignant du lycée, théâtre de l'incident, affirme, pour sa part, que l'auteur de l'agression est un nouvel élève. «Nous avions attiré l'attention de la direction sur son comportement violent mais rien n'a été fait et, vous voyez aujourd'hui le résultat», dira-t-il avant de préciser que son collègue, victime de l'agression, souffre d'une fracture de la mâchoire et d'un traumatisme psychologique qui pourrait nécessiter un suivi auprès d'une structure assurant un accompagnement psychologique.