S'inscrivant à contre-courant des deux autres partis de l'Alliance présidentielle, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui a adopté une «position politique» en s'abstenant durant le vote à l'APN de plusieurs projets de loi, risque de mettre à exécution sa menace de démissionner de cette structure chargée d'appliquer le programme présidentiel. Le contexte ayant changé, le parti de Soltani préfère attendre les échéances législatives pour voir plus clair. La position de s'abstenir lors du vote de plusieurs lois à l'Assemblée populaire nationale (APN) est «une position politique», a affirmé hier Zineddine Tebbal, secrétaire national du MSP, car «les réformes voulues profondes et radicales par le président de la République ont été vidées de leur contenu par des manœuvres partisanes», a-t-il accusé. Invité de l'émission «Opinions et convictions» de la Chaîne III de la Radio nationale, le cadre du MSP explique que l'abstention ne signifie pas le refus des réformes. D'ailleurs, a-t-il expliqué, «nous avons demandé au président un référendum sur ces mêmes réformes», vidées, réitère-t-il, de «leur contenu par deux partis», allusion faite au RND et au FLN. Pour l'invité de la radio, l'Alliance a été constituée pour appliquer le programme du président, or, constate-t-il, «les réformes qui sont l'œuvre du chef de l'Etat ont été revues à la baisse et beaucoup de mesures ont été retirées», regrette-t-il. Et d'ajouter : «L'intention du président n'a pas été respectée.» A la lumière de ces «regrets», le retrait du MSP de l'Alliance est-il alors envisagé ? L'invité de la Chaîne III, qui n'a pas été catégorique par rapport à cette question, se contentant de rappeler le contexte régional particulier, d'où, selon lui, la nécessité de réformes radicales, lâchera néanmoins : «C'est le sérieux des réformes qui nous maintient dans l'Alliance.» La proportionnelle pour un maximum de représentation Pour lui, si les réformes se concrétisent, «il y aura une nouvelle carte politique», surtout après les échéances électorales de 2012. «Nous attendons les prochaines élections pour décider de notre avenir au sein de l'Alliance», précise-t-il, tout en n'écartant pas d'autres futures alliances «avec les partis de la mouvance islamiste» surtout. «On n'était pas les seuls mécontents par rapport à l'issue réservée aux textes de loi votés jusque-là», dit-il encore, insistant sur «un nouveau consensus pour faire aboutir les réformes». Sur les législatives prochaines, M. Tebbal, qui relève beaucoup d'incongruités dans le nouveau code électoral, estime que «la présence des observateurs internationaux n'est pas forcément une garantie pour la réussite du scrutin, mais le MSP n'est pas contre ce principe», souligne-t-il. Dans le même contexte, Zineddine Tebbal affirme que le MSP est pour la proportionnelle «qui permet un maximum de représentation». La dissidence au sein du parti relève, selon lui, du passé. «On a tourné la page de la dissidence», a-t-il commenté. S'exprimant sur la position du parti par rapport à la situation en Libye, le dirigeant du MSP évoque «un nouveau défi pour toute la région» et rappelle que le MSP soutient les aspirations du peuple libyen auquel il reviendra de choisir son avenir. Il dira aussi que le MSP est satisfait du rôle de la diplomatie algérienne qui joue la carte du rapprochement avec le CNT. A propos de la Syrie, dont la crise «présente différents risques de débordement à la libyenne», l'invité de la radio salue l'initiative de la Ligue arabe», et appellera à l'arrêt des crimes dans ce pays. Les sympathisants du mouvement de redressement et de l'authenticité du FLN au niveau de la wilaya de Boumerdès ont réclamé également la destitution de Abdelaziz Belkhadem de son poste de secrétaire général du parti. C'est ce qu'ils ont exprimé, hier, lors d'une réunion tenue au chef-lieu de wilaya sous la houlette de l'ex-P/APW Tahar Behar. Les concernés ont exigé la tenue d'un congrès extraordinaire et l'élection d'un nouveau secrétaire général. Ces militants, qui s'opposent clairement à la gestion actuelle des affaires du parti, ont réitéré leur soutien total aux meneurs du mouvement de redressement et d'authenticité afin d'appliquer leurs nouvelles orientations visant l'assainissement du comité central du FLN, en excluant les parvenus et ceux qui ne remplissent pas les conditions d'y siéger. Ils accusent Belkhadem d'avoir «instauré un climat délétère et la fitna au sein du parti et demandent son exclusion de son poste» et dénoncent le non-respect des statuts et du règlement intérieur. Les militants ayant assisté à cette réunion demandent «le dépôt de dossiers de recours sur l'illégitimité du 9e Congrès auprès de l'instance judiciaire concernée».