Le come-back des dissidents est souhaité même si la grande préoccupation de l'heure reste la préparation des élections législatives et locales de 2012. Il y a moins d'une année, le MSP, Mouvement de la société pour la paix, a vécu une grosse crise interne. Le divorce Soltani-Menasra, premiers décideurs du mouvement, a été finalement consommé. Environ 1500 cadres et militants ont quitté le parti pour créer le Mouvement pour la prédication et le changement (MPC). Interpellé sur ce différend qui a défrayé l'actualité politique plusieurs semaines durant, Bouguerra Soltani a affirmé, jeudi, sur les ondes de la radio Chaîne II que les portes de la réintégration sont toujours ouvertes. Cet éventuel come-back s'effectuera, cependant, sous deux conditions, a précisé le leader du MSP. Il s'agit de la dissolution du parti créé, et le retour au mouvement à titre individuel. Cette scission est, semble-t-il, mal vécue d'une part comme de l'autre. Pour les dissidents, ils se sont vite rendu compte que bousculer les grandes formations politiques, ou du moins contrecarrer l'avancée remarquable du MSP, est loin d'être un simple jeu. Quant à Bouguerra Soltani, il paraît faire de l'union sa force majeure. Le retour au bercail d'un pilier comme Menasra pour le parti. La question qui se pose est de savoir: Soltani souhaitera-t-il la bienvenue à tous les dissidents de 2009 ayant fui la maison? Ou se contentera-t-il d'accueillir les éléments dont il a besoin? Dans son intervention, l'invité de la radio a précisé qu'excepté l'Alliance présidentielle que le MSP compte promouvoir en partenariat politique, aucun autre rapprochement n'est envisagé dans ce sens. Sa formation politique, dit-il, ne s'oppose cependant pas à «un partenariat» d'ordre culturel et déontologique avec d'autres acteurs politiques partageant les mêmes visions. Sa grande préoccupation est sans conteste la préparation des élections législatives et locales de 2012. Le leader du MSP a estimé que cette échéance électorale sera plus «aisée». Il mise sur le passé du parti. Grâce aux 19 ans d'expérience acquise dans la politique, le MSP aborde ces élections sous de bons auspices. Dans un autre contexte, Soltani a évoqué la réunion du majliss echoura prévue fin décembre courant. Des questions importantes seront passées au peigne fin. La représentation de la femme au sein des assemblées élues du parti, comme le stipule l'article 31 bis de la Constitution amendée en 2008, sera au coeur des débats. Depuis quelques années, le parti de l'Alliance présidentielle fait de la représentativité féminine dans la sphère politique, son cheval de bataille. Par ailleurs, Soltani a condamné la répression marocaine des Sahraouis dans les territoires occupés. Il a réaffirmé le soutien de son parti à l'autodétermination du peuple sahraoui. Et de souligner que la position du MSP vis-à-vis de cette question «est claire». Et de rappeler que toutes les positions du mouvement concernant des questions internationales sont le prolongement de la politique de l'Etat algérien.