La France souhaite que l'ancien chef des renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi, soit jugé pour son implication dans l'attentat contre le DC10 d'UTA en 1989 mais ne demande pas son extradition pour le moment, a indiqué lundi la diplomatie française. «Abdallah Al-Senoussi doit être jugé pour les crimes qu'il a commis. Il fait, notamment, l'objet de poursuites de la Cour Pénale Internationale», a rappelé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. «Nous nous concerterons avec les juridictions concernées pour nous assurer qu'il rende compte aussi, dans le respect de la loi française, de sa responsabilité dans l'attentat contre le DC10 d'UTA», a ajouté M. Valero sans évoquer formellement une extradition. M. Senoussi, et cinq autres personnes, ont été condamnés par contumace à la prison à vie en 1999 pour leur rôle dans l'attentat du 10 septembre 1989 contre le vol UTA 772, dans lequel 170 personnes dont 54 Français avaient trouvé la mort. Déjà condamné par contumace en France, l'ancien chef des renseignements libyens arrêté dimanche en Libye, peut en théorie être rejugé en France, cette fois-ci en sa présence. M. Senoussi a été arrêté par des brigades d'anciens combattants rebelles du Sud libyen. La veille, Seif al-Islam Kadhafi, le dernier fils du dictateur Mouammar Kadhafi encore recherché en Libye, avait également été arrêté. Tous deux faisaient l'objet depuis le 27 juin d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité. Le vice-président et porte-parole du Conseil national de transition (CNT), Abdelhafidh Ghoga, a affirmé que les deux hommes seraient jugés en Libye. Agé de 62 ans, M. Senoussi était considéré comme le bras droit de Mouammar Kadhafi, dont il était le beau-frère, pour le contrôle sécuritaire du pays et l'un des acteurs principaux dans la répression des manifestations réclamant la chute du régime, même si la rébellion avait annoncé son limogeage fin février. Il est aussi pointé du doigt dans le massacre de la prison d'Abou Salim à Tripoli, où plus de 1.000 prisonniers avaient été tués en 1996 dans une fusillade.