«Nous sommes exténués par les pratiques d'un autre âge adoptées par l'union générale des travailleurs algériens (UGTA) et ses promesses non tenues», ont déclaré les travailleurs de Sonatrach-DP de Hassi-R'mel, dans un communiqué rendu public dimanche. Les travailleurs affirment qu'ils dénoncent énergiquement «la complicité régissant les rapports liant notre section syndicale à l'employeur. Une complicité concrétisée par un immobilisme criand qui ne cesse de s'accentuer au détriment de nos droits socioprofessionnels longtemps ignorés par un syndicat aux ordres». Le communiqué précise que «le constat et le bilan des acquis en matière de droits et avantages sociaux sont catastrophiques», avant d'ajouter : «De nos jours, il suffit de deux jours de retard dans le virement de la paie pour que le travailleur se trouve dans l'obligation de contracter des prêts chez des voisins, des amis ou des membres de sa famille pour subvenir aux besoins vitaux de ses enfants. Un pétrolier mérite plus de dignité et de considération». «Nous sommes convaincus que ni la réélection d'un nouveau secrétaire général du syndicat national de l'entreprise, ni les changements qui s'opèrent à Sonatrach ne sauront prendre en charge réellement et effectivement nos problèmes légitimes», ajoutent les rédacteurs du communiqué, qui diront que «rien que pour ces raisons, l'ensemble des travailleurs épris de justice sociale et qui s'inscrivent dans l'option de se démarquer de l'UGTA pour la création d'un Syndicat libre et autonome des pétroliers (SLAP) sont conviés à participer en force au sit- in qui aura lieu le 21 novembre matin (ndlr : hier) en face du siège de l'Union locale de l'UGTA de Sonatrach, DP de Hassi-R'Mel pour récuser le syndicat maison». C'est ainsi que les syndicalistes du SLAP ont appelé les travailleurs à se munir de leur carte d'adhérent à l'UGTA et de les déposer dans un sac-poubelle noir en plastique ; le sachet une fois rempli de cartes d'adhérents sera été remis «respectueusement à la section locale de l'UGTA pour lui signifier la rupture». C'est comme ça que les travailleurs de Sonatrach-DP de Hassi-R'mel veulent se démarquer de l'UGTA et ainsi créer leur propre syndicat autonome. Cette affaire n'est pas une sinécure si l'on se réfère aux lois qui régissent le secteur productif en Algérie qui interdit la création de syndicats autonomes.