Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a justifié sa non-présence en Algérie durant la décennie noire par le refus des autorités algériennes de leur en accorder l'autorisation. M. Frédéric Fournier, chef de la délégation du CICR en Algérie, a indiqué hier lors d'une journée d'information et d'échange organisée au siège du quotidien Algérie News que l'absence du comité durant la tragédie nationale est expliquée par le fait que c'était une question interne à l'Algérie d'une part et que les autorités algériennes étaient contre la venue du CICR. «On n'a pas eu un accord officiel à notre proposition, et cela a duré sept ans durant lesquels nous avions suspendu notre présence en Algérie», a-t-il ajouté. Pour sa part, Mme Leila Shtewi, chef adjointe du CICR Algérie a expliqué, lors de cette journée d'information portant sur les activités du CICR à la lumière du printemps arabe et la protection des journalistes durant les conflits, cet état de fait par une procédure algérienne. Le CICR qui active au niveau mondial dispose de délégations et de missions dans quelque 80 pays et emploie environ 11 000 personnes qui, pour la plupart, sont des ressortissants des pays où l'institution travaille. Près de 800 personnes travaillent au siège du CICR à Genève (Suisse). Elles fournissent un soutien essentiel aux opérations sur le terrain et les supervisent, définissent et mettent en œuvre les politiques et stratégies institutionnelles. Sur les activités du CICR en Algérie, Mme Shtewi a précisé que la délégation en Algérie veille sur la protection et la visite des détenus et effectue des visites sur les lieux de détention. «On essaie de transmettre leurs préoccupations et leurs conditions de vie pour élaborer des recommandations, tout en gardant la confidentialité, aux autorités concernées afin d'améliorer leurs conditions et leur traitement, comme on essaie de leur communiquer leurs droits et de rétablir les liens avec leurs familles», a-t-elle dit. Promouvoir le respect du droit international humanitaire fait partie également des activités du CICR qui cherche à les renforcer avec le gouvernement. Il travaille aussi en collaboration avec le Croissant-Rouge algérien (CRA). S'agissant des actions du CICR dans les pays arabes à la lumière du printemps arabe, M. Fournier a indiqué que les interventions du CICR se déterminent selon la nature du conflit. «C'est la nature du conflit qui définit la manière de travailler du CICR», dira-t-il, en précisant que le CICR ne peut intervenir que dans un conflit international ou internationalisé. C'était le cas de la Libye où il est intervenu après l'internationalisation du conflit avec l'intervention des forces de l'Otan. Actuellement, une délégation du CICR effectue des visites aux détenus, a souligné Mme Shtewi qui parle d'une opération de rapatriement des prisonniers. «On a même demandé à rendre visite à Seif Al Islam Kadhafi, considéré comme prisonnier de guerre», a-t-elle ajouté.