Les automobilistes ont vécu, dans la journée de mardi, un véritable calvaire à Alger et ses environs. Les inondations par endroits dues aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale depuis dimanche soir ont provoqué des embouteillages monstres sur les axes routiers de la ville. Certains ont dû patienter durant deux heures, voire plus, pour rejoindre leur foyer ou lieu de travail. Sur l'autoroute Ben Aknoun-Bab Ezzouar, il était quasiment impossible de bouger pendant plus de deux heures. Les automobilistes étaient livrés à eux-mêmes sans aucune assistance. Les routes étaient inondées, provoquant des bouchons et parfois même des accidents et des carambolages. Des pères de famille travaillant à Alger-Centre n'ont pu rejoindre leur domicile qu'aux environs de 21h alors qu'ils avaient quitté leur travail à 18h. «Je n'ai jamais vécu cette situation. J'ai prié pour arriver à la maison sain et sauf. A un moment, je me suis rappelé les inondations de Bab El Oued de 2001. Le niveau des eaux menaçait d'envahir l'intérieur des véhicules. Ma femme a pleuré, croyant son heure arrivée, a tenu à témoigner un citoyen qui a échappé, selon lui, à la mort lors de son passage sur un pont situé au lotissement Michel à Ben Omar (Kouba). «Il n'y avait personne, sauf des policiers qui tentaient de réguler la circulation dans ce carrefour connu pour ses grands embouteillages. Les automobilistes étaient pressés de rentrer chez eux. Il y avait une anarchie totale à tel point que personne ne pouvait bouger, tandis que l'eau commençait à pénétrer dans les maisons au niveau de ce carrefour.» «Il a fallu que je supplie un automobiliste pour qu'il me laisse passer pour échapper aux inondations», nous a encore confié ce citoyen, s'interrogeant sur l'absence des pouvoirs publics. En dépit des bulletins d'alerte des services météo, les services des travaux publics, de la voirie et les pompiers ont brillé par leur absence. Les communes de la banlieue d'Alger ne bénéficient d'aucune prise en charge, comlme Aïn Naâdja, Birtouta, Bab Ali, Ouled Fayet… Dans des circonstances pareilles, il aurait fallu mobiliser les agents de la Protection civile, les gendarmes et les policiers. Les médias non plus n'ont pas joué le jeu. Avec un parc automobile aussi important et un réseau routier dense, il faudrait désormais concevoir des dispositifs d'intervention afin d'éviter des accidents de la route ou d'autres incidents qui mettraient en péril la vie des citoyens.