C'est une affaire un peu étrange que celle que vient d'élucider la section de recherches de la Gendarmerie nationale relevant du groupement de la wilaya de Boumerdès. Sur la base d'informations parvenues à la section, un camion de marque Sonacome K 120, dont la plaque d'immatriculation arrière avait été enlevée, a été sorti de la fourrière de la commune de Boudouaou de façon douteuse. L'engin avait été saisi dans une affaire de pillage de sable et de destruction de l'environnement, suite à laquelle une enquête a été déclenchée, explique la Gendarmerie nationale. Le propriétaire du camion avait été arrêté le 15 mars 2011 et présenté devant le procureur près le tribunal de Boudouaou qui l'avait placé sous mandat de dépôt et mis le camion à la fourrière de la commune de Boudouaou. Le camion n'a pas fait l'objet de mainlevée de la part des autorités judiciaires et devait donc être en ce moment même à la fourrière. Or, c'est devant le domicile de son propriétaire que les enquêteurs trouvent le camion stationné. Poursuivant leur enquête, les éléments de la section arrêtent le propriétaire du camion dans la commune de Boudouaou (wilaya de Boumerdès). Après la fouille, ils trouvent sur lui des copies de documents de mainlevée portant un cachet rond et une enveloppe avec le même cachet. Au cours de l'enquête, le propriétaire du camion reconnaît avoir été arrêté le 10 mars 2011 par la brigade de Gendarmerie nationale de Boudouaou et condamné à trois ans de prison ferme avec saisie du matériel utilisé au cours du délit. Après appel, il a été condamné à six mois de prison ferme. A sa sortie de prison, il a voulu faire sortir son camion de la fourrière, et «n'a pas trouvé d'autre moyen que de falsifier un ordre de mainlevée». C'est ainsi, selon les gendarmes, qu'il a écrit le contenu du texte, et avec l'aide d'une écrivaine publique et de sa secrétaire, a établi des copies imprimées à l'aide d'un micro-ordinateur et imité le cachet du tribunal de Bouadouaou grâce à un matériel spécifique. Le propriétaire du camion a mis le document falsifié dans une enveloppe qu'il a adressée au directeur de la fourrière de Boudouaou. Poursuivant leur enquête, les éléments de la section de recherches se sont déplacés au local de l'écrivaine publique à Rouiba. Après vérification du micro-ordinateur, ces derniers ont trouvé dans la mémoire du disque dur le texte complet du document de mainlevée. Les trois mis en cause ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Boudouaou pour divers motifs, dont faux, usage de faux et imitation de cachets de l'Etat entre autres, qui a ordonné leur placement sous mandat de dépôt.