La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), section d'Oran, a dénoncé hier «un refoulement collectif interdit par la loi», de plus d'une centaine de migrants subsahariens, originaires du Cameroun, du Niger et du mali vers Tamanrasset où ils «dorment à même le sol et sans couverture». Dans un communiqué rendu public hier, la LADDH qui a «pris connaissance de cas de refoulement collectif dont ont été victimes des migrants, femmes et hommes, originaires d'Afrique subsaharienne au sein de la ville d'Oran», explique que «ce refoulement collectif, interdit par la loi, fait suite à la tenue de procès expéditifs et de non-respect de la possibilité de recours inscrite dans la loi 08/11 du 25 juin 2008 relative aux conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie, dont l'effet est suspensif du refoulement». la Ligue affirme que «ce non-respect de la loi est aggravé par le fait qu'il y a eu séparation des enfants et de leurs familles (le plus souvent la mère) puisque les enfants sont restés au sein de la ville d'Oran après un passage au sein du siège de la sûreté de wilaya d'Oran et se trouvent actuellement en situation de danger puisque éloignés de leurs parents qui ont été acheminés comme du bétail vers la ville de Tamanrasset». Les rédacteur du communiqué dénoncent le fait que «les migrants d'origine camerounaise, nigérienne et malienne dorment à même le sol sans couverture et se partagent en guise de nourriture une ration d'une boîte de lait pour cinq personnes et de deux baguettes par jour par personne». Ils seraient, d'après les informations recueillies par la LADDH, «plus de 14 femmes et près d'une centaine d'hommes». Citant des cas de «certaines arrestations» qui se sont déroulées «alors que les personnes avaient accouché, le cas de Mme Michelle Gono qui a été arrêtée à l'hôpital d'Oran une journée seulement après qu'elle ait accouché et qui a séjourné avec son bébé d'un jour dans les cachots du siège de la sûreté de wilaya», ou celui de «Mme Aminattou Diolo qui devait faire soigner son gosse âgé de 5 mois et qui a été arrêtée et embarquée avant même que son enfant ne reçoive des soins», la section d'Oran de la LADDH dénonce également «le peu de considération faite à des êtres humains dont le seul tort est de vouloir fuir leur pays pour atteindre des cieux plus cléments». «Le Bureau d'Oran de la LADDH ne peut que dénoncer ce comportement indigne d'un pays comme l'Algérie qui a été le porte-flambeau de la solidarité que ce soit au sein de l'espace africain ou d'autres espaces», poursuivent les rédacteur du communiqué qui demandent «à court terme que soit bloqué ce refoulement car il y va de la vie et de la mort des personnes qui doivent être refoulées mais aussi d'enfants innocents qui attendent au niveau de la ville d'Oran de voir leurs parents comme nous demandons une sanction à l'encontre de tous ceux qui ont pris de telles décisions inhumaines» et revendiquent «l'élargissement de la couverture sanitaire à ces personnes…» «Nous ne pouvons critiquer les autres pays pour le traitement discriminatoire qu'ils infligent à nos compatriotes ou à d'autres minorités et faire pire que cela pour ceux et celles qui ont le malheur de vouloir traverser notre pays vers les terres européennes», conclut la LADDH.