Dans une lettre ouverte adressée au patron de la centrale syndicale Sidi Saïd, 1548 douaniers fédérés en collectif expriment leur solidarité avec les 13 grévistes de la faim et membres de la coordination syndicale des douanes qui entament leur 26e jour de grève de la faim. Relevant le caractère extrême de l'action menée par les 13 douaniers grévistes, le collectif douanier interpelle le premier responsable de l'UGTA et l'invite à faire usage de son statut et de ses prérogatives au profit des syndicalistes des douanes en grève de la faim au sein de l'enceinte de l'UGTA. Dans cette lettre, le collectif invite le patron de l'UGTA «à apporter son soutien et sa contribution pour faire aboutir les revendications exprimées par les grévistes et collègues syndicalistes contenues dans leur proclamation du 17 novembre et transmises au président de la république et à l'ensemble des instances républicaines». Ainsi, les rédacteurs de la lettre rappellent que les grévistes ont revendiqué «de surseoir à l'ensemble des mesures administratives de suspension et de mutation arbitraires à l'encontre des syndicalistes douaniers, l'annulation des décisions d'exclusion illégales à l'encontre des membres du conseil national de la Fédération nationale des travailleurs de douanes, l'arrêt des ingérences et des injonctions de l'administration dans l'activité syndicale de la FNTD et l'arrêt de l'ensemble des formes de pression et d'intimidation exercées sur l'ensemble des sections syndicales affiliées à la FNTD». Le collectif, dans un autre chapitre, se disant fidèle aux préceptes d'Aïssat Idir, fondateur de l'UGTA à laquelle l'ensemble du collectif est affilié, «appuie publiquement le contenu de la communication qui vous a été transmise par la coordination syndicale des douanes en date du 15 avril et portant sur le marasme prévalant au sein de l'institution des douanes et des graves dérives enregistrées par le SG de la fédération, en l'occurrence Cherafa Belkacem». Dans cette lettre de soutien, «le collectif a mis en relief et stigmatisé la décision unilatérale de suspension de toute activité syndicale au sein de l'administration des douanes, prise lors de la réunion de la commission exécutive fédérale, élargie aux secrétaires généraux des sections syndicales des douanes, tenue le 18 octobre 2011 au siège de la direction générale des douanes et en présence du DG, Bouderbala Med Abdou et ce, à l'encontre des membres fédéraux de la fédération nationale des douanes relevant dans ce sens «l'irrespect caractérisé des prescriptions du statut et règlement intérieur de l'UGTA adoptées lors de son 10e congrès». Le collectif douanier «dénonce les graves atteintes aux articles 51, 52, 53, 53 bis, 54, 55 et 56 de la loi 90/14 du 02 juin 1990, modifiée fixant les modalités d'exercice du droit syndical, enregistrées de la part du responsable de la DRH au sein de la DG, en l'occurrence Boudjeltia Djazouli qui, avec une totale impunité et en violation des lois de la république, se permet l'ultime outrage de transmettre, le jour de la célébration de la journée mondiale des droits de l'homme, des convocations aux grévistes pour comparaître devant la commission paritaire devant siéger en conseil de discipline le 25 décembre 2011». Au sujet de ces convocations, le collectif utilise le qualificatif de «terrorisme administratif» lui rappelant encore la position privilégiée en sa qualité de premier responsable de l'UGTA, le collectif invite Sidi Saïd à faire obstacle «aux excès d'un pouvoir administratif discrétionnaire usant de supériorité sinon de prérogatives démesurées». Dans un passage de la missive, le collectif tout en rappelant «le soutien indéfectible qu'il apporte aux grévistes porteurs de leurs revendications et relevant leur bravoure et leur abnégation» appelle le patron de l'UGTA à entreprendre une intervention qui serait salutaire, autrement dit qui mettrait fin au calvaire de leurs collègues douaniers en grève de la faim.