L'état de santé des grévistes se détériore graduellement. De son côté, l'administration des douanes observe un silence «interprété comme un mépris». Les grévistes ont exprimé «leur détermination à aller au bout de leur mouvement revendiquant un syndicat fort dans une administration forte pour mieux défendre l'économie nationale et préserver la dignité des douaniers». Hier, les espaces de la centrale syndicale ont été envahis par des centaines, voire des milliers de douaniers venus des quatre coins du territoire national pour exprimer leur soutien aux cadres des douanes et syndicalistes et apporter leur caution à la noble cause qu'ils défendent. Il faut souligner que les grévistes (4 membres du secrétariat national et 7 membres du bureau) en sont à leur 7e jour de grève et que leur état de santé s'aggrave. «Je voudrais remercier les professionnels de l'information de même que l'association féminine mais surtout les représentants de la Ligue des droits de l'homme qui nous soutiennent d'une manière indéfectible», devait affirmer Kamel Ramdani d'une voix à peine audible. Karim slimani, coordinateur du mouvement a, quant à lui, rappelé que «cette grève qui a été déclenchée pour dénoncer le déni de droit et l'arbitraire dont nous faisons l'objet de la part de l'administration et de la part du SG de la FNTD a été déclenchée après avoir usé de tous les recours et après confirmation du refus du dialogue de la part des dirigeants de cette institution», ajoutant que «les dirigeants en question, avec la complicité du SG de la fédération (FNTD), M. Cherafa, ont violé les droits des syndicalistes en procédant à leur suspension, faisant fi des textes de loi, notamment les articles 53 bis de la loi 90/14 stipulant que le douanier syndicaliste ne peut faire l'objet de mutation». Par ailleurs, un des cadres suspendus depuis 18 mois s'interroge sur les raisons qui ont «incité les dirigeants à fouler aux pieds les articles et les règlements stipulant qu'un douanier ne peut être suspendu sans être traduit en commission de discipline dans un délai de deux mois et passé ce délai, il est automatiquement réintégré à son poste». Pour sa part, Amrous, porte-parole des grévistes, a indiqué : «Je refuse d'être assassiné mais je voudrais mourir s'il le faut dans la dignité et si c'est le cas, je voudrais que ma mort puisse préserver la dignité des douaniers». Kamel Ramdani, contrôleur général des douanes et SG de la coordination, a indiqué que le SG de la fédération a qualifié le mouvement de «rebelle» et a lancé : «Les douaniers sont dans un état d'épuisement avancé et l'UGTA nous soutient, contrairement au SG de la FNTD qui nous accuse d'être un syndicat parallèle», affirmant que «même si les négociations à haut niveau prennent du temps, nous sommes convaincus de notre démarche». En marge du mouvement, des cadres dénoncent «l'abus de pouvoir et le dysfonctionnement caractérisé au sein de l'administration des douanes et réfutent le nouveau statut qui ne répond pas aux aspirations des douaniers»; ils dénoncent «la marginalisation des cadres expérimentés et intègres par le biais de manœuvres sciemment orchestrées». Pour l'heure, les 13 douaniers visiblement fatigués et usés font montre d'une détermination à maintenir leur mouvement de grève de la faim. Un acte sans précédent dans les annales des douanes algériennes qui finira par inciter les hautes instances de l'Etat à se pencher sur les 4 points de revendications convoités et trouver une solution afin de mettre fin au calvaire des 13 cadres de cette institution étatique.