Les décisions du conseil d'administration de Sonatrach n'ont pas convaincu les travailleurs de la base pétrolière de Hassi R'mel à suspendre leur grève entamée depuis une semaine. «C'est insuffisant pour nous», diront ces travailleurs. «On ne se contente pas de ce qui a été décidé car ce sont des acquis que nous avons arrachés certes mais nos revendications dépassent de loin les décisions prises», ajoutent-ils. Pour eux, le principal problème reste l'augmentation du salaire de base des travailleurs de la plus grande entreprise d'Algérie. «Il n'y a pas eu d'augmentation de salaire de base depuis 2002. Nous avons réclamé une hausse de 120%, la direction générale a accordé 80% et a signé 53% d'augmentation avec le syndicat, ce qui est contraire aux attentes des travailleurs», soulignent-ils. Les mesures prises à l'issue de la réunion du conseil d'administration concernent l'augmentation de trois indemnités du travail posté (ITP), de la nuisance (IN) et de zone et des conditions de vie (IZCV) à un taux de 80% au lieu de 53%. «Il y a d'autres indemnités qui n'ont pas été incluses dans l'accord signé en avril dont celles de zone à risque vu que Hassi R'mel et Hassi Messaoud sont considérés comme des zones à haut risque. Il est question également de l'indemnité des frais cotisables pour calculer le départ à la retraite», diront les travailleurs. La protestation se poursuit ainsi dans cette base avec l'organisation dès aujourd'hui d'un sit-in devant le siège de la direction régionale et la tenue d'une assemblée générale pour décider de la suite à donner au mouvement. Les travailleurs disent qu'ils comptent mobiliser l'ensemble du personnel de l'entreprise en vue d'organiser «une action de grande envergure» afin de faire valoir toutes les revendications évoquées dans la plateforme de mars dernier.