La secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louiza Hanoune, a affirmé que le courant islamiste ne représentait aucune menace en Algérie, «car le peuple algérien a tiré des enseignements de l'expérience islamiste et ne veut plus jamais replonger dans la tragédie nationale». Intervenant lors d'un point de presse organisé hier à l'hôtel El-Kettani à Alger, elle a affirmé toutefois que son parti «n'est nullement contre la présence de cette tendance lors des prochaines élections». Preuves à l'appui, son soutien au parti dissous, le Front Islamique du Salut dans les années 90, après l'interruption du processus électoral. Elle poursuit dans le même sillage que ce «courant est devenu très faible et les partis islamistes sont en crise et en conflit entre eux. Ces derniers n'obtiendraient pas le taux prévu par Belkhadem, parce que les Algériens ont déjà vécu cette expérience lors du règne des islamistes.» Selon elle, «les courants islamistes, soutenus par les forces impérialistes, sont pour la privatisation et la libre entreprise. Ils sont en faveur de l'économie de bazar». Ce courant a triomphé dans les pays frères comme l'Egypte et la Tunisie, a-t-elle accusé, grâce au soutien des forces étrangères qui ont «inventé» cette nouvelle méthode «pour spolier les richesses de ces pays». Mme Hanoune a souligné que «le système capitaliste est à la recherche d'un nouvel allié pour servir ses propres intérêts, à la lumière de la crise économique qui les assaille. Ils n'ont donc pas trouvé mieux que le mouvement islamique qui favorise l'«économie de bazar». Mme Hanoun a précisé que son parti fera barrage à toute tentative entreprise par des partis islamiques pour une coopération des forces étrangères dans le but de servir les intérêts de ces derniers qui veulent imposer le modèle turc en Algérie et qui encourageraient l'intervention des forces de l'Otan. Accusant les partis majoritaires au Parlement d'avoir «vidé et dilué la loi électorale», la leader du PT estime que le président de la République doit intervenir et assurer des élections transparentes, en mettant en place les mécanismes nécessaires pour rattraper les lacunes contenues dans la loi électorale. Le Parti des Travailleurs a, par ailleurs, lancé une campagne de sensibilisation pour la préparation de la future campagne électorale, et ce, en élaborant les listes de militants chargés de surveiller le processus et de défendre par la même occasion les «voix» du parti. Mme Louisa Hanoune a annoncé également la tenue du comité central du parti en janvier, affirmant que le PT ne permettra pas de revivre le même scénario de 2007, «des élections truquées et des voix détournées». Pour clore son intervention, elle a déclaré que son parti fera barrage aux «corrompus» qui aspirent à une place à l'Assemblée populaire nationale (APN).