La lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel passe notamment par l'élimination de «négociateurs» du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC ou AQMI) qui aident cette organisation terroriste dans l'obtention des rançons en contrepartie de la libération d'otages occidentaux. C'est dans cette logique qu'il faudrait se réjouir du mandat d'arrêt international lancé par la Mauritanie contre Mustapha Ould Limam Chaâfai, ressortissant mauritanien «cher» à l'organisation de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, actuel «émir» national du GSPC. Mustapha Ould Limam Chaâfai est connu pour être un «négociateur» du GSPC (c'est lui qui est derrière la libération des diplomates canadiens et humanitaires espagnols après avoir négocié avec Abou Zeid), qui lui a beaucoup facilité les pourparlers ayant abouti au versement de rançons à AQMI. Mustapha Ould Limam Chaâfai, présenté comme étant un «opposant» bénéficiant même du passeport diplomatique, passe plus de temps à profiter financièrement de prises d'otages que dans les activités politiques. Il n'est malheureusement pas le seul personnage à s'adonner à ce commerce lucratif, certes, mais criminel. Les négociateurs servent d'intermédiaires (quand le contact n'est pas direct) entre les preneurs d'otages agissant au profit du GSPC, et le pays dont sont originaires les victimes. A en croire des informations jamais démenties, chaque «négociateur» gagne jusqu'à l'équivalent de 700 millions de centimes algériens pour chaque négociation. Les grands perdants dans toute l'affaire sont les pays de la région puisque l'argent représentant les rançons est utilisé par les terroristes d'AQMI dans l'achat d'armes et le financement d'attentats. Le paiement des rançons stimule les prises d'otages Les pays occidentaux qui acceptent de se plier aux exigences des terroristes en versant les rançons, et qui croient avoir sauvé leurs ressortissants de cette manière, ne font qu'accentuer la menace sur leurs citoyens se trouvant dans la région puisque l'appétit venant en mangeant, le GSPC multiplie les prises d'otages pour gagner davantage d'argent. Les négociateurs, parmi eux Mustapha Ould Limam Chaâfai, sont toujours là pour encourager ce commerce macabre et en tirer profit. Les autorités mauritaniennes qui ont émis le mandat d'arrêt international contre Mustapha Ould Limam Chaafai viennent par ailleurs d'annuler les visas octroyés préalablement à des membres de la famille du négociateur d'AQMI qui circulerait avec des passeports diplomatiques délivrés par le Burkina Faso. C'est ce qu'a annoncé Rahma Mint Limam, la sœur de Mustapha. Selon elle, l'ambassade de Mauritanie à Bamako a annulé les visas. La lutte contre AQMI dans le Sahel passe par plusieurs aspects, dont ceux encourageant les prises d'otages. Le versement de rançons, la prolifération de négociateurs, la circulation d'armes et la précarité des conditions de vie sont des aspects que les terroristes exploitent, sans hésitation aucune, pour tenter de déstabiliser la région pour des buts pas toujours avouables.