''Démocratie locale'', amélioration des conditions de vie des populations et lutte contre la corruption sont à la base des 48 recommandations dégagées par les quelques 1300 participants aux travaux des Assises nationales sur le développement local, clôturés vendredi à Alger. Les recommandations ont ainsi porté sur la nécessité de redéfinir les missions de l'Etat, s'orienter vers un nouveau système de croissance, de revitaliser les territoires, renforcer la démocratie locale et consolider le processus de décentralisation. Les évolutions contemporaines de la nature de l'Etat exigent un "recentrage des missions de l'Etat", soulignent les recommandations issues de ces assises nationales, relevant que les évolutions exigent la mise en place d'un "nouvel ordre de l'intervention de l'autorité publique qui doit concéder une partie de ses pouvoirs au profit des autres agents économiques, des partenaires sociaux et des organisations". Les participants aux assises nationales ont appelé au renforcement de la démocratie locale, désormais une "revendication impérative" dans toute aspiration au changement. Selon les recommandations issues de ces assises, la démocratie représentative et celle participative sont "les deux socles (nécessaires) à la mise en place d'un système politique stable" et constituent de "nouvelles approches de gouvernance politique et institutionnelle". De ce fait, il a été recommandé de réaliser un équilibre entre les représentations et une meilleure coordination entre l'administration, les collectivités locales et la société civile, et de trouver un mécanisme permettant aux jeunes de participer à la vie politique par le truchement de leur représentation aux assemblées élues. Les participants ont souligné, en outre, dans leurs recommandations la nécessité de mettre en place un plan spécial pour les régions montagneuses et les régions frontalières qui nécessitent une prise en charge spécifique. Les régions montagneuses ont particulièrement souffert de la décennie noire, ce qui a entraîné une dégradation des conditions de vie de leurs populations. Ceci a valu un exode rural massif vers les villes et un abandon des activités économiques dans ces régions. En vue d'encourager le retour vers les sites d'origine, il a été recommandé de relancer les activités à travers un plan spécial pour les régions montagneuses qui contribuera à la sauvegarde des patrimoines faunistique et floristique, et à la valorisation des métiers traditionnels et des sites touristiques. Concernant les régions frontalières, il a été jugé nécessaire de les classer comme zones à promouvoir. Ainsi, des programmes de développement spéciaux doivent être mis en place, outre la création d'un fonds spécial qui permettra d'améliorer les conditions socioéconomiques des populations, notamment dans les communes enclavées. Une amélioration des conditions de prise en charge des préoccupations citoyennes en matière de logement et d'emploi a été également soulignée par les participants dans leurs recommandations. Ils ont ainsi préconisé une révision des procédures de distribution de logements pour plus de "transparence " et "d'équité" et la mise en place de nouveaux critères d'attribution. Ils se sont prononcés, par ailleurs, en faveur d'une augmentation des quotas destinés aux jeunes et une redéfinition de la formule du logement social en vue de permettre aux citoyens dont le salaire est supérieur au seuil exigé (24.000 dinars), d'en bénéficier. Les recommandations issues de ces assises ont mis l'accent sur la nécessité de renforcer les dispositifs de prévention et de lutte contre la corruption à différents niveaux. La lutte contre la corruption doit se faire, selon ces recommandations, au niveau des institutions en veillant à renforcer le rôle des principales institutions de contrôle, en les dotant de capacités réelles et opérationnelles et de ressources ainsi qu'au niveau des acteurs de la société civile par la mise en œuvre d'un programme de soutien en leur direction. Troisième et dernière étape de la Concertation nationale sur le développement local, lancée en septembre dernier sous l'égide du Conseil économique et social (CNES), ces assises ont permis l'enrichissement des propositions faites lors des vingt rencontres locales et des six assises régionales organisées au titre des précédentes étapes de la Concertation nationale sur le développement local. Les recommandations dégagées de ces assises auxquelles ont participé plus de 1.300 représentants de la société civile, d'élus locaux, de responsables de l'exécutif de l'ensemble des wilayas et de nombreux invités parmi les cadres de la nation, seront introduites dans le programme national des réformes.