L'élargissement des prérogatives des communes pour leur permettre de jouer un rôle d'acteur économique et contribuer à la création d'emplois et de richesses, a figuré parmi les principales recommandations adoptées au terme des 5èmes assises régionales sur le développement local, lundi soir à Annaba. Les représentants de huit wilayas de l'est réunis à cette rencontre ont mis l'accent sur la nécessité de replacer les communes au centre des politiques publiques de développement local et d'augmenter leurs budgets pour qu'elles puissent prendre en charge convenablement les préoccupations des populations. Ils ont estimé qu'il est indispensable de développer les ressources financières des Assemblées populaires communales (APC) notamment par la mise en place d'un ''système de compensation'' intercommunal, l'investissement et la révision de la réglementation fiscale locale en vigueur qui ''ne profite qu'à l'administration centrale'', selon eux. Une meilleure exploitation par les communes de leur patrimoine foncier et immobilier et l'élaboration d'un cadre juridique qui accorderait aux collectivités locales la liberté de lancer des projets d'investissement sans passer par l'administration centrale ou la Commission nationale des marchés publics, contribuerait considérablement, selon eux, à développer les ressources financières locales. Les représentants des wilayas de Annaba, Skikda, Constantine, Mila, Guelma, El-Tarf, Souk Ahras et Tébessa, ont recommandé, au cours de cette rencontre animée par le Conseil national économique et social (CNES), la création d'une banque de données relatives aux ressources naturelles disponibles dans le territoire de l'APC. Ils ont préconisé, en outre, l'élaboration dans chaque commune d'une ''cartographie des compétences locales'' pour permettre aux collectivités locales et aux opérateurs économiques de leur faire appel en cas de besoin. L'amélioration de la prise en charge des préoccupations des populations nécessite, d'autre part, un élargissement des prérogatives des walis, des présidents des APC et des élus locaux, ainsi qu'une réelle implication de la société civile dans la prise de décision, ont affirmé les participants. Concernant le développement dans les régions frontalières, ils ont souligné la nécessité d'accorder une ''attention particulière'' à cette partie du territoire national et l'élaboration de programmes de développement qui tiennent compte de ses spécificités locales. Pour parvenir à atteindre leur objectif premier, consistant à fixer les populations dans ces régions situées aux frontières est du pays, les programmes en question doivent permettre, à terme, l'émergence d'un tissu industriel et la relance de l'activité agropastorale. Les participants aux quatre ateliers thématiques mis en place à cette occasion ont adopté d'autres recommandations visant à prendre en charge des préoccupations communes à toutes les wilayas du pays, comme le problème du logement, le chômage, la qualité de l'enseignement et de la santé publique. S'agissant de l'absorption du chômage, ils ont recommandé l'encouragement de la création de nouvelles PME et favoriser l'accès des jeunes opérateurs aux marchés. Les walis, les élus locaux et les représentants de la société civile qui ont participé à ces 5èmes assises ont demandé, à cet effet, l'orientation des dispositifs publics chargés de la promotion des PME vers des secteurs d'activité à forte valeur ajoutée tels que l'agriculture, le tourisme, les industries agroalimentaires, et le BTPH. Pour ce qui est du logement, les participants ont recommandé la poursuite des efforts déployés par les pouvoirs publics dans ce domaine et l'encouragement notamment du logement rural. Les quatre premières assises avaient été tenues respectivement à Ouargla, Bechar, Laghouat et à Oran en présence des représentants des wilayas du sud, des Hauts plateaux et de l'Ouest du pays, rappelle-t-on.