La grève de deux jours, déclenchée depuis hier par le Comité national des corps communs de l'éducation nationale, affilié à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), a été moyennement suivie dans plusieurs wilayas avec un taux de 45% à 82%. C'est le premier mouvement de contestation observé par les corps communs du secteur, constitués de techniciens, gardiens et agents de sécurité. Ces derniers exigent, notamment, leur intégration dans le secteur de l'éducation, l'amélioration de leurs conditions de travail et l'augmentation de leurs salaires dont la fourchette oscille et de 15 000 à 24 000 DA. Dans un rapport établi dans plusieurs wilayas et rendu public par l'Unpef, il apparaît que le taux de suivi est mitigé. Dans la wilaya d'Alger, par exemple, il est estimé à 60%, à Boumerdès 70%, Tizi Ouzou 82%, Souk Ahras 40%, Sétif 56%, Guelma 75%… Ce mouvement a été le dernier recours de la corporation qui dénonce le non-respect par la tutelle de ses engagements pris quelques mois auparavant. Selon Nabil Ouzai, président du comité national, la corporation a soulevé ses doléances à la tutelle qui s'est engagée de les prendre en charge, en vain. La même source précise que les 13 000 travailleurs concernés rejettent la politique des «deux poids et deux mesures». Plus explicite, il a rappelé dans un communiqué que la rémunération des travailleurs intégrés dans la famille de l'éducation nationale a été révisée et revue à la hausse, alors que la leur est restée la même. C'est d'ailleurs la raison qui a suscité l'ire de la corporation qui a décidé d'opter pour le mouvement de protestation, et ce, malgré les intimidations et les menaces brandies par les directeurs des établissements de casser le comité. M. Ouzai dénonce par la même occasion toutes les pratiques malsaines opérées, notamment au CEM Dabussi, situé dans la commune de Sebala, au niveau de la daïra de Draria. «Malgré l'absence du directeur de l'institution, une instruction a été donnée pour licencier tous les travailleurs en grève», a affirmé le président du comité. Ce dernier s'est félicité, par ailleurs, de la réussite du mouvement qui sera ponctué aujourd'hui par un sit-in devant les directions de l'éducation des wilayas. Pour conclure, il a ajouté que certains établissements scolaires ont été complètement paralysés, comme c'est le cas dans la wilaya de Tizi Ouzou. La SNTE maintient sa grève du 9 janvier Contacté par nos soins, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), Abdelkrim Boudjenah, a estimé que ce mouvement est dicté uniquement pour casser la grève initiée par son syndicat et qui est programmée pour une semaine, et ce à partir du 9 janvier. «Le comité des corps communs a été créé dans l'optique de casser notre mouvement», a-t-il affirmé. Selon lui, l'Unpef coopère avec le ministère de l'Education pour démobiliser l'union des travailleurs et affaiblir leurs rangs. Le boycott d'une semaine est maintenu. Il prévoit, d'ores et déjà, une forte mobilisation. Interrogé sur le taux de suivi de la grève initiée par le comité national des corps communs affilié à l'Unpef, M. Boudjenah a déclaré qu'il est très faible. «Aucune mobilisation n'a été enregistrée. D'ailleurs, la plupart des travailleurs ignorent l'existence de ce comité», a-t-il conclu.