L'union de wilaya de Tizi Ouzou UGTA sort de son mutisme apporter certaines «vérités cachées» après le rassemblement organisé par le collectif des travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda, en grève depuis plus de trois mois pour revendiquer la reprise par l'Etat de l'unité. Lors d'une conférence de presse organisée hier au siège de l'Union, Saïd Boukhari, chargé de la médiation lors des négociations entre le repreneur de la laiterie et les travailleurs, s'est dit «déçu par la tribune politique» ouverte, samedi dernier, à DBK, allusion faite à la prise de parole par des représentants de partis comme le FFS, le FLN et le PT. La formation politique qui sera vertement accusée par le conférencier est celle de Louisa Hanoune. «Un parti politique en mal de représentativité vient à Tizi Ouzou pour nous provoquer sur notre propre terrain. C'est de la surenchère politique, sinon comment expliquer un meeting populaire à DBK au début de la grève ?» a-t-il lâché. Pour lui, «il n y'a pas de doute que les travailleurs ont été manipulés par le PT'. L'union locale avait déjà dépêché une commission de conciliation le mois de décembre dernier et avait tenu des réunions en présence du wali Abdelkader Bouazghi, dans l'objectif de trouver un dénouement. La commission ayant travaillé avec sincérité et abnégation considère que sa mission est arrivée à terme et qu'elle se démarque de toutes les évolutions que prendrait la situation», peut-on lire dans un communiqué de l'Union remis à la presse. A ce sujet, le conférencier insistera que «grâce à cette commission, les représentants des grévistes se sont engagés à reprendre le travail, lorsque le repreneur a accepté la venue d'une commission d'enquête et l'arrêt des poursuites judiciaires et des licenciements. Mais, quatre jours plus tard, l'accord est tombé à l'eau après que des gens de l'ombre sont intervenus. Il y a bel et bien manipulation. Malheureusement, nous avons buté sur une fin de non-recevoir exprimée par une assemblée générale tenue dans des conditions défavorables et où des slogans extra-professionnels ont été scandés». Limani Kamel, chargé des conflits au sein de l'Union, exhibera de son côté un PV de l'AG des travailleurs tenue en date du 27 septembre 2011, soit 11 jours avant le déclenchement de la grève, où a été question de «revendications socioprofessionnelles, à savoir les conditions de travail, les sanctions abusives à l'égard des travailleurs, la préservation de l'outil de production en perpétuelle dégradation, ainsi que la prime d'intéressement (bénéfice)». La revendication ayant trait à la reprise par l'Etat de la laiterie n'est exprimée qu'à la fin de l'assemblée, tel un «souhait». L'Union locale relève également que les travailleurs avaient accepté d'assurer un service minimum en cas de grève. Chose qui ne s'est pas faite, signale-t-elle. Au sujet de la commission d'enquête IGF réclamée par les grévistes, les syndicalistes de l'UGTA précisent que cette dernière «ne peut intervenir que dans le secteur public». Les représentants de l'Union syndicale ne manqueront pas à cette occasion d'interpeller les pouvoirs publics qu'ils appellent à «mettre fin à cette situation et sauver la laiterie de DBK». «Nous avons 1600 éleveurs et plus de 150 distributeurs qui dépendent de cette laiterie. Il s'agit de sauver des familles», a clamé M. Boukhari.