Les travailleurs de la laiterie de Draa Ben Khedda, 11 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ont organisé, hier, devant l'entrée de leur usine, un rassemblement auquel des responsables de trois partis politiques, à savoir le Front des forces socialistes (FFS), le Parti des travailleurs (PT) et le Front de libération nationale (FLN), ont été invités à prendre part. L'un des animateurs du collectif des grévistes a pris la parole devant l'assistance pour rappeler la genèse du conflit et, surtout, mettre l'accent sur leurs principales revendications qui se résument essentiellement en la reprise par l'Etat de cette laiterie, cédée à un privé national en 2008, ainsi que l'envoi d'une commission d'enquête sur la gestion de cette même laiterie depuis sa privatisation. Alors que les représentants des trois formations politiques, dont le PT a dépêché Djeloul Djoudi de la direction nationale du parti et les deux responsables locaux pour le FLN et le FFS, en l'occurrence respectivement le mouhafedh et le fédéral, se sont succédé sur la scène érigée devant les travailleurs pour exprimer leur soutien à la cause des grévistes jusqu'à son aboutissement. Les animateurs du collectif des travailleurs ont lancé de graves accusations à l'adresse du propriétaire de la laiterie lui reprochant des irrégularités dans la gestion des affaires de l'entreprise. Comme ils ont affiché la détermination des travailleurs de poursuivre la grève jusqu'à ce que les pouvoirs publics accèdent à leurs revendications. Nous apprenons dans la foulée que les 39 travailleurs, licenciés par décision de justice suite à une plainte du propriétaire de l'usine, comparaîtront jeudi prochain en appel devant la cour de Tizi Ouzou suite au pourvoi qu'ils ont introduit en cassation du verdict rendu par la première instance, en novembre dernier. Rappelons que la laiterie de Draa Ben Khedda est paralysée par la grève de plus de 300 travailleurs, depuis le 09 octobre dernier, pour réclamer sa renationalisation par l'Etat. Depuis, ni l'initiative du wali ni de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) ou des opérateurs locaux n'ont réussi à dénouer la crise. Et à chacune de ces initiatives, les grévistes campent sur leur position demandant le départ de son propriétaire. Ce dernier se défend contre les accusations des grévistes en apportant des réponses contredisant toutes celles-ci. La force publique était intervenue le 26 décembre dernier dans une tentative de rouvrir la laiterie dont l'entrée est bloquée par les grévistes, en application d'une décision de justice rendue à la défaveur des travailleurs, mais le lendemain, les lieux ont été réoccupés sans que la police soit intervenue.