Aucune raison n'a été donnée, par un responsable de l'administration du tribunal, aux observateurs européens venus assister au procès des prisonniers sahraouis, détenus à la prison locale 2 de Salé (ville jumelle de Rabat), depuis le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdaim Izik près d'El-Ayoun (Sahara occidental) le 8 novembre 2010. A la suite de ce report, les familles des prisonniers ont observé un sit-in face au tribunal au cours duquel ils ont dénoncé leur comparution devant une cour martiale et réaffirmé leur détermination à militer jusqu'à leur libération. Une dizaine d'observateurs venus de Suède, de France, d'Italie et d'Espagne et représentant notamment la Commission internationale des juristes (ICJ) de Genève et les associations militant pour l'autodétermination du peuple sahraoui devaient assister au procès. Depuis leur incarcération, les prisonniers sahraouis avaient observé quatre grèves de la faim afin d'alerter l'opinion publique et revendiquer l'amélioration de leurs conditions de détention ainsi que la tenue d'un procès juste et équitable devant une juridiction civile ou leur libération inconditionnelle. Ces actions avaient été déclenchées pour «protester contre le déni des droits fondamentaux, légitimes et légales à l'intérieur de la prison» et pour demander que les prisonniers soient présentés devant un tribunal garantissant «l'accomplissement de toutes les conditions d'un procès juste et équitable ou soit libérés sans conditions». Leur situation avait suscité la préoccupation de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) qui avait interpellé, le ministère marocain de la Justice sur les conditions de leur détention. L'AMDH avait demandé l'intervention du ministère pour sauver la vie de ces détenus et à agir «immédiatement» pour éviter le pire vu l'état inquiétant de leur santé. Les prisonniers sahraouis, militants des droits de l'homme, sont arbitrairement accusés notamment d'«atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction». Selon la loi marocaine, ils risquent la réclusion à perpétuité.