Après avoir averti à plusieurs reprises, le ministère des Transports passe cette fois-ci à l'action pour contrecarrer l'augmentation jugée anarchique des tarifs de transport dans le secteur privé «au mépris de la réglementation en vigueur». En effet, une instruction a été adressée avant-hier à l'ensemble des transporteurs privés par le biais de leurs fédérations respectives pour les mettre en garde contre les conséquences de leurs actes, avons-nous appris de sources sûres. Cette instruction qui fait suite aux différentes déclarations des responsables du ministère, dont Amar Tou, qui ont refusé que des augmentations se fassent dans le mépris de la loi, rappelle aux transporteurs privés qui desservent des lignes locales ou interwilayas que la réglementation doit être respectée. Le cas échéant, tout transporteur qui enfreint la loi est passible de plusieurs sanctions et risque de voir son véhicule immobilisé pendant 1 mois. Si une telle note a été adressée aux transporteurs, affirment nos sources, c'est que plusieurs de ces derniers ont catégoriquement refusé de se plier aux exigences de la loi en augmentant les tarifs de transport de façon unilatérale. Faux, estime M. Boucherit, président de la Fédération nationale des transporteurs privés, qui affirme que «le ministère a donné des assurances quant à l'augmentation des tarifs». Il considère que l'instruction ministérielle n'est qu'un avertissement destiné à dissuader tous les transporteurs qui appliquent les décisions d'augmentations prises par leurs représentants dans plusieurs wilayas. Les transporteurs ont effet estiment qu'il est illogique de garder le même prix du ticket en vigueur depuis 1996, alors que tout a augmenté, notamment le carburant et les pièces de rechange, en sus de taxes diverses que les transporteurs privés sont obligés de payer. La question des tarifs refait ainsi surface et plusieurs grèves ou autres actions sont attendues dans les prochains jours comme c'est le cas à Boumerdès, où le secteur, avons-nous appris, est entièrement paralysé depuis hier par une grève des transporteurs qui risque de durer.