Les entreprises privés du transport sanitaire décident de débrayer à compter du 16 février prochain. Les 320 entreprises regroupées sous la coupe de la Fédération algérienne de transport sanitaire affiliée à la Confédération algérienne du patronat (CAP) réitéreront cette décision lors de l'assemblée générale qu'ils tiendront à Alger le même jour du début de la grève, a-t-on appris auprès du vice-président de la fédération, Lakhdar Benzahia. Ces transporteurs sanitaires, conventionnés avec la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNAS), réclament au ministère du Travail une révision à la hausse des tarifs de transport. «Au lieu des 12 DA/km actuels, nous voulons passer à 41 DA/km», a réclamé Lakhdar Benzahia, ajoutant que le ministère du Travail n'a accepté qu'une augmentation de 3 DA, soit 15 DA/km. Ils plaident aussi pour la suppression de la TVA, bien qu'ils soient exonérés par la loi. «Certaines entreprises sont victimes de redressements fiscaux et une solution à leur cas doit être trouvée», a-t-il ajouté. Les transporteurs sanitaires ont des difficultés financières et tiennent à leur revendication. Certains d'entre eux sont endettés au moment où d'autres ne parviennent pas à rembourser les crédits bancaires contractés dans le cadre des dispositifs de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) et la Caisse nationale de l'assurance chômage (CNAC). Certaines entreprises ont été poursuivies en justice par la CNAS alors que la réglementation favorise le règlement des conflits à l'amiable d'abord et il n'est recouru à la justice que comme ultime solution, s'est-il plaint. Les transporteurs réclament aussi à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) le payement des créances représentant les frais de transport sanitaire des malades, conformément à la convention signée entre les deux parties. Alors que la réglementation en vigueur tolère un délai de retard d'un mois, la CNAS n'a pas payé plusieurs transporteurs sanitaires depuis plus de six mois, a-t-il soutenu, citant entre autres des entreprises des wilayas de Mascara, Relizane, Mostaganem, Biskra et M'sila. Les professionnels de cette branche d'activité plaident aussi pour la révision de la carte sanitaire afin de pouvoir intervenir dans des zones qui leur sont interdites. M.Benzahia a expliqué que des malades se déplacent à plus de 50 kilomètres alors que le centre de santé le plus proche d'eux est à 10 km, car ils doivent respecter la carte sanitaire. Une révision de l'agrément est également souhaitée par les transporteurs afin de pouvoir élargir leur activité et créer jusqu'à 3500 nouveaux postes. A travers cette révision, les entreprises auront la possibilité de former les chauffeurs des petits véhicules afin d'avoir quelques notions relatives aux soins d'urgence que leur assurera la protection civile.