La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, s'oppose à toute sanction contre la Syrie et à l'éventuel envoi de troupes étrangères dans ce pays, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Nous ne soutiendrons aucune sanction» contre Damas, a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse, ajoutant que tout Etat qui souhaite une intervention militaire en Syrie ne recevrait «aucun mandat du Conseil de sécurité de l'ONU». M. Lavrov a indiqué que la Russie userait de son veto pour bloquer toute proposition visant à recourir à une intervention militaire en Syrie, après des déclarations en ce sens effectuées samedi par l'émir du Qatar. «Si quelqu'un veut à tout prix recourir à la force, il est peu probable que nous puissions nous y opposer. Mais que cela reste à leur propre initiative et relève de leur conscience. Ils n'auront aucun mandat du Conseil de sécurité de l'ONU», a ajouté le chef de la diplomatie russe. L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, s'est dit favorable samedi à l'envoi de troupes arabes en Syrie, afin de «mettre fin à la tuerie» dans le pays, secoué depuis dix mois par une révolte populaire réprimée dans le sang, la première prise de position de ce type d'un dirigeant arabe. La Russie pourrait accueillir des négociations entre les autorités syriennes et l'opposition, si les parties au conflit refusent qu'elles se passent au Caire, a annoncé également le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Livraison d'armes à l'opposition Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a qualifié «d'inadmissible» la livraison d'armes aux insurgés et aux extrémistes religieux opérant en Syrie. «C'est un fait que personne ne peut nier : la Syrie reçoit des armes destinées aux insurgés et aux extrémistes religieux qui profitent des mouvements de contestation pour s'emparer du pouvoir», a déclaré le chef de la diplomatie russe.