La Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) a reçu 5000 déclarations de soupçons de blanchiment d'argent depuis 2005, a révélé jeudi à Alger le ministre des Finances, Karim Djoudi. Le ministre qui répondait à une question d'un membre du Conseil de la nation sur les moyens de lutte contre le transfert illégal des fonds en Algérie a indiqué que la CTRF qui travaille à travers l'échange d'informations avec les cellules étrangères dans le cadre de la réciprocité a reçu 11 déclarations de soupçons en 2005, 36 en 2006, 66 en 2007, 135 en 2008 et 328 en 2009 avant que ces déclarations ne s'élèvent à 3302 en 2010 et 1398 en 2011. Il rappelé qu'en cas de non-confirmation du soupçon, le dossier n'est pas soumis à la justice et restera en instance de traitement. Créée en vertu du décret exécutif 02-127 d'avril 2002, la CTRF a pour mission de «collecter et de traiter les déclarations de soupçons pour soumettre les dossiers au procureur de la République territorialement compétent si nécessaire». Sont soumis au système de déclaration de soupçon toutes les institutions financières, les banques, les services d'Algérie Poste et toute personne physique ou morale exerçant des missions de consulting ou des opérations induisant des dépôts et des échanges, notamment les professions libérales réglementées, a expliqué le ministre. Pour une lutte efficace contre le blanchiment d'argent, la CTRF s'est dotée depuis 2006 d'une nouvelle mission, à savoir le système prévu par l'article 16 de la loi du 06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et la lutte contre le blanchiment d'argent. Analysant le phénomène de blanchiment d'argent, exacerbé selon lui par le marché parallèle et le recours aux liquidités plutôt qu'au traitement bancaire des transactions, le ministre a estimé que l'Etat n'a pas traité nombre de questions liées au blanchiment d'argent car ce phénomène, comme le financement du terrorisme, a un nouveau concept en Algérie. Le pays a réalisé toutefois une importante avancée en la matière, grâce notamment à la révision de sa législation et la signature de conventions comme la convention de lutte contre le financement du terrorisme adoptée en 2000 et la convention des Nations unies sur la lutte contre le crime organisé transnational en 2002.