Les élèves du lycée d'Aït Yahia Moussa, à 30 km au sud-ouest de Tizi Ouzou, sont descendus hier matin dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol quant à la situation qui prévaut au sein de leur établissement. Après avoir déclenché une grève et refusé de rejoindre les classes, les lycéens ont procédé, à l'aide de troncs d'arbres, blocs de pierres et tas d'objets hétéroclites, à la fermeture de la RN 25 traversant le chef-lieu communal. D'après Mehdi K., un lycéen en classe terminale, «l'action de protestation a été décidée par les élèves après en avoir eu ras-le-bol des promesses des responsables de l'établissement, ceux de la direction de l'éducation, au même titre que les autorités locales». Les lycéens tiennent à dénoncer par cette action le manque de matériel scientifique au niveau des laboratoires qui rend difficile, disent-ils, les travaux pratiques des classes scientifiques. A cela s'ajoute le manque de moyens au niveau de la salle de soins et l'indisponibilité du médecin qui ne se présente que rarement. Pis, le lycée ne dispose pas d'une ambulance afin de parer à toute éventuelle urgence médicale qui nécessite un transfert. Il manque aussi une ligne téléphonique et un réseau internet. A ce sujet, Mehdi nous dira que les élèves de la classe terminale ont des difficultés à s'inscrire au baccalauréat. C'est dire que le lycée d'Aït Yahia Moussa, inauguré pour rappel en 2008, est «hors champ», comme le qualifient la majorité des élèves. Par ailleurs, les protestataires avancent aussi l'état dégradé où se trouve la route (un accès de 300 m) menant vers l'établissement. «Le passage devient impraticable en période hivernale à cause des flaques d'eau», explique notre interlocuteur. Et d'ajouter : «Nous avons déjà tiré la sonnette d'alarme au mois de novembre 2011, mais, en vain». Bloquée durant plus de deux heures, la RN 25 a été rouverte à la circulation vers midi. Deux représentants de la direction de l'éducation ont été dépêchés sur les lieux, suite à quoi une réunion a été tenue au niveau du lycée en présence du proviseur, de l'association des parents d'élèves, ainsi que de délégués des lycéens. A cet effet, il aurait été décidé de répondre aux doléances des élèves dans les plus brefs délais. Faute de quoi, ces derniers n'écartent pas la possibilité de revenir à la charge.