Le Front national pour le changement (FNC), un parti en attente d'agrément, a annoncé hier avoir accueilli avec un «grand soulagement» les dernières directives du président de la République relatives aux conditions d'organisation des élections législatives au printemps 2012. Lors du Conseil des ministres du 18 décembre, Abdelaziz Bouteflika a en effet annoncé la convocation du corps électoral dès la fin de la session d'automne du Parlement, fin décembre ou début janvier. «En attendant, je me réjouis de la prochaine tenue des élections législatives dans une pluralité sans précédent, avec la participation d'une classe politique qui sera renforcée par de nouveaux partis et les facilitations que la loi a mises en place en faveur des candidats indépendants», a déclaré M. Bouteflika. Affichant sa détermination «à veiller à la réunion de toutes les garanties de transparence des prochaines élections législatives», le chef de l'Etat a également annoncé que l'Algérie ferait appel aux observateurs internationaux. Il a ainsi chargé le gouvernement d'engager sans délai les démarches requises auprès de la Ligue des Etats arabes, de l'Union africaine, de l'Organisation de la Conférence islamique, de l'Union européenne et des Nations unies pour les inviter à dépêcher de manière significative leurs observateurs. «Cette intervention du président de la République pourra faire revivre l'espoir quant à la possibilité d'organiser des élections honnêtes, libres et démocratiques si ces directives sont traduites sur le terrain et si elles ne sont pas vidées de leur contenu une fois de plus», estime le FNC dans un communiqué signé par son porte-parole Abdelmadjid Menasra, ex-numéro 2 du MSP. Pour une plus grande réussite du prochain rendez-vous électoral, cette formation politique avance une plate-forme de revendications de sept points. Dans l'ordre des priorités du Front, c'est la désignation d'un gouvernement «neutre» pour superviser l'opération de vote qui arrive en premier. Autrement dit, le parti exige tout simplement la démission de l'équipe du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui lui-même est concerné par ces élections de par ses fonctions de secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND). En deuxième lieu figure «la nécessité d'accélérer les procédures d'agrément de nouveaux partis pour leur permettre de prendre part à la compétition électorale sur le même pied d'égalité que les anciens partis.» M. Menasra et ses partisans souhaitent que le vote ait lieu à la fin des délais impartis, c'est-à-dire à l'expiration du mandat du Parlement (17 mai). De plus, ils demandent l'invitation d'observateurs étrangers «connus pour leur honnêteté, leur qualification et leur expérience», et ne pas se limiter à «ceux qui représentent les organisations régionales officielles qui elles-mêmes font preuve d'absence de démocratie.» En bas de la liste figure l'ouverture des médias publics, notamment la télévision et la radio, aux nouveaux partis (après leur agrément) afin de garantir une compétition honnête et l'égalité des chances. «Le devoir de l'Etat est de garantir un changement démocratique en douceur et à travers la volonté du peuple. Le devoir du peuple est la pratique de son droit de choisir et de renforcer la démocratie et la défense de ses choix. Le devoir des partis est la compétition honnête, avec le peuple comme arbitre, l'acceptation des résultats et le travail à la réussite de la démocratie», conclut le communiqué.