Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s'est prononcé officiellement hier sur sa non-participation aux élections législatives à l'issue du conseil national du parti tenu à Nadi El Moudjahed à Alger. «Cette décision a été prise à l'unanimité des membres du conseil, moins deux voix», a déclaré Saïd Sadi, président du parti. «Il est clair que les prochaines élections seront truffées de fraude étant donné que tous les participants au vote du 10 mai ont négocié leur quota», a estimé le président du RCD. «Le gouvernement actuel ne nous a réservé que 4 sièges à l'Assemblée populaire national. On ne voit pas l'utilité d'y participer, connaissant déjà l'issue des votes», a ajouté le chef du RCD. Pour le parti de Saïd Sadi, «la prochaine assemblée sera recrutée sur le mode du proxénétisme» et «c'est renier ses engagements et se rendre complice d'un désastre que nous avons toujours combattu». En ce qui concerne la montée des partis islamistes, il a souligné que «l'islamisme est au pouvoir depuis longtemps», ajoutant : «Nous sommes inintégrables dans le logiciel des services algériens.» Respectant les convictions et les idées qui l'ont conduit à sa formation, il a dit que «la vulgarité avec laquelle a été menée l'action publique ces derniers mois ne laisse pas beaucoup de choix à celles et ceux qui ont un minimum de bon sens». Plusieurs raisons ont poussé le premier responsable du parti à boycotter les élections législatives, à savoir «le refus du gouvernement à former une équipe d'observateurs internationaux renforcés pour surveiller le scrutin législatif et la révision du fichier électoral par des personnalités indépendantes».